MONTRÉAL (SIWEL) — C’est sous le retentissement de l’hymne national kabyle et l’effigie du drapeau de la Kabylie qu’a débuté la conférence animée par Mas Ferhat Mehenni ce mercredi 02 janvier 2017 à Montréal portant sur la restructuration du Mouvement de l’autodétermination de la Kabylie (MAK). Une conférence riche suivie d’un débat serein et profond.

 

Mas Tahar Ait Abdeslam, Ministre de l’Économie et du Développement durable au sein du Gouvernement provisoire kabyle en exil (Anavad) a d’abord invité l’assistance venue en grand nombre à observer une minute de silence à la mémoire des martyrs de démocratie et de la Kabylie libre.

Mas Ferhat Mehenni, à l’occasion du nouvel an, a renouvelé ses meilleurs vœux aux Kabyles attachés à leur terre ancestrale et leur identité millénaire.
Le conférencier a qualifié les événements qui secouent en ce moment la Kabylie de fatidiques. Il a assuré que ces malheurs n’auraient pas lieu si la Kabylie était un État indépendant. La Kabylie va vers son indépendance, les Kabyles doivent être prêts à se prendre en charge. Toutefois lorsqu’ils descendront dans les rues, ils porteront assidûment le drapeau kabyle pour dire que c’est l’indépendance de la Kabylie que nous cherchons et non pas à en remplir le ventre.

Concernant la restructuration du MAK, le président de l’Anavad a mis l’accent sur l’autonomie de décision des quatre Coordinations Régionales (Est, Ouest, Sud et Diaspora, ndlr) auxquelles il a proposé une cinquième qui est celle des étudiants. Il a précisé l’importance de travailler en étroite collaboration entre elles-mêmes et l’Anavad pour assurer le bon fonctionnement de tout le mouvement de l’indépendance de la Kabylie. Le militant demeure l’élément de base de ce nouveau dispositif organisationnel tout en étant actif, dévoué, fidèle, responsable, discipliné et respectueux de la hiérarchie et l’autorité supérieure du MAK-Anavad qui est le cadre légitime et idéal pour arracher les droits du peuple kabyle, à siéger parmi les autres nations à l’ONU…

Le Président de l’Anavad a appelé les militants kabyles à s’armer de vigilance et d’esprit de responsabilité, de poursuivre leur lutte sans verser dans l’injure et l’insulte, rester nobles mais fermes sur les principes de la noble cause qu’ils défendent. Il a rappelé l’importance du 12 janvier 2017, jour de l’an des Kabyles. Le peuple Kabyle descendra dans la rue pour manifester d’une manière pacifique en faveur de l’indépendance de leur Kabylie.

Le débat est lancé et l’auditoire a posé de multiples questions concernant la restructuration du MAK et son fonctionnement. C’était l’usage et la place des autres langues et du kabyle dans les discours et les publications du MAK-Anavad qui a été abordé par le premier intervenant. Mas Ferhat Mehenni a d’abord précisé la primauté du message sur la langue dans certains cas et la particularité des contextes et des interlocuteurs détermine parfois le choix de la langue. Indubitablement, le Kabyle est la langue officielle du gouvernement de la Kabylie indépendante.

Il nous faut, à nous aussi, après avoir traversé une tempête, instaurer un statut d’adhérent, un statut de membre associé, en attendant de devenir un militant, un membre à part entière. Pendant cette période probatoire, il faut que le nouveau militant fasse ses preuves en termes de disponibilité et de détermination, en termes également de fidélité, de loyauté à la cause que nous défendons. Il y aura nécessairement un filtre à travers chaque section. Il y aura concertation avec les Coordinations Régionales et rédaction d’un règlement intérieur qui précise davantage les détails de ce compagnonnage des nouveaux arrivants au sein du MAK, a affirmé Mas Ferhat Mehenni à l’intervenant qui s’est interrogé sur les filtres qui sont mis en place pour préserver le mouvement indépendantiste kabyle des agitateurs et des factieux.

À la question de l’implication des femmes au sein du mouvement de l’indépendance de la Kabylie, Mas Ferhat Mehenni a déploré le manque d’implication des femmes dans la politique. Pour lui, la femme est le pilier et le cœur de la société kabyle. Quand les femmes sont émancipées, elles ont leurs droits au même titre que les hommes, le pays est deux fois plus riche. Il faut que les femmes kabyles prennent leur destin en main et s’imposent pour aller de l’avant. Ainsi, les militants du MAK peuvent encourager les femmes de leur entourage de participer aux activités politiques et de s’impliquer dans le combat de l’indépendance de la Kabylie. Ceci dit, seule la femme changera son destin.

Bien d’autres questions ont été soulevées à l’instar des Kabyles de service (KDS) qui obtempèrent et se plient face au déni et l’asservissent que le pouvoir algérien leur impose. Notamment, l’urgence de protéger la Kabylie d’éventuelles attaques et agressions et la nécessité de la prise en charge des Kabyles par eux-mêmes dans un État kabyle.

Le Président a condamné les harcèlements des souverainistes Kabyles et l’emprisonnement arbitraires de Slimane Bouhafes, de Dr Kamel Eddine Fekhar et tous les militants qui croupissent injustement dans les geôles du régime algérien. Il faut savoir que l’ultime but du pouvoir algérien en Kabylie, c’est son anéantissement au niveau identitaire, linguistique et cultuel, a-t-il affirmé.

À cet égard, le MAK-Anavad se bat pour l’indépendance de la Kabylie, la liberté de conscience, les droits humains et la laïcité. le Parlement kabyle demeure une structure imminente pour fédérer les Kabyles et bâtir des projets dans les différents domaines pour la Kabylie. Cette dernière fraternise avec tous les pays démocratiques et le peuple kabyle aspire à vivre sa liberté et son indépendance dans la dignité, la prospérité et la sécurité comme tous les autres pays civilisés, a ajouté le président de l’Anavad, tout au long des échanges qu’il a eus avec l’assistance.

Vidéo complète de la conférence du Président de l’Anavad à Montréal

Boualem Afir/wbw
SIWEL 042337 JAN 17

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