KABYLIE (SIWEL) — Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie a réagit à l’affront fait par les supporter algériens à la mémoire du révolutionnaire kabyle, Hocine Ait-Ahmed.

En effet, lors d’un match de football opposant la jeunesse sportive de Kabylie (JSK) à un club oranais, les supporters algériens ont refusé de respecter une minute de silence à la mémoire de celui qui a lutté toute sa vie pour eux, et pis encore, se sont mis à chanter « Falestine chouhada » (Palestine martyrs ndl).

Considérant cet acte comme une « inacceptable violence morale à l’égard des symboles de la Kabylie », le MAK a réagit dans un communiqué que nous reproduisons ci-après dans son intégralité

 

AFRANIMAN I TMURT N YIQVAYLIYEN
MOUVEMENT POUR L’AUTODÉTERMINATION DE LA KABYLIE

Aux kabyles qui chantent "l’Algérie une et indivisible", les algériens répondent " Falestin Chouhadas"

La minute de silence à la mémoire de Hocine Ait Ahmed décédé le 23 décembre n’a visiblement pas reçu d’écho chez les Algériens. Ainsi donc, le pseudo-deuil, tardif et consécutif à celui du MAK et de l’Anavad, décrété par l’État algérien a révélé son caractère hypocrite. Ostracisé comme tous les leaders kabyles, le défunt Ait Ahmed n’a même pas eu une minute de gratitude, lui qui avait sacrifié sa vie pour décoloniser l’Algérie du colonialisme français.

Pis, à Oran où la JSKabylie affrontait le club local, bravant l’injonction d’une petite minute de silence, les milliers de supporters scandaient « Palestine martyre », pendant que seuls les joueurs de la JSK portaient des brassards noirs en guise de deuil.

Ce slogan de « Palestine martyre » sonne comme une condamnation. Il est le fruit d’une propagande de la presse arabo-islamiste comme « Ennahar » qui « révélait » en 2009 des relations entre le défunt Ait Ahmed et un lobby juif. Comme si le géant qu’il était ne savait pas décider pour lui-même. Ensuite, les Oranais, comme le reste des Algériens estiment plus devoir faire un deuil pour les Palestiniens que pour un Kabyle fut-il une figure historique; Et enfin, que l’éternelle histoire des Kabyles "pro-juifs", si ce n’est celle des Kabyles qui sont des Juifs, reste intacte.

Mais comment peut-il en être autrement quand l’élite algérienne en plein massacre du printemps noir où la gendarmerie algérienne abattait nos jeunes kabyles par dizaines, l’assemblée nationale algérienne observait une minute de silence pour les Palestiniens ? Comment peut-il en être autrement quand les partis politiques algériens, tous sigles confondus, organisaient des manifestations dans la plupart des villes en faveur des Palestiniens pendant que le nombre de victimes kabyles dépassait la centaine ?

Le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie, qui a comme principe sacré la défense et l’entretien de la mémoire et des symboles kabyles, ne peut se taire devant l’hypocrisie de l’Algérie. Plongés dans l’intolérance et l’islamisme, les jeunes Algériens chantent la Palestine alors que leurs droits les plus élémentaires sont bafoués et que leur avenir est condamné. Ils ignorent que l’économie palestinienne est plus viable que celle de leur pays. Croient-ils que chanter la Palestine participerait à la victoire de celle-ci, eux qui ne savent même pas se battre chez eux pour défendre leurs propres droits ?

Cette inacceptable violence morale à l’égard des symboles de la Kabylie interpelle à plus d’un titre tous les Kabyles, quels qu’ils soient, mais plus particulièrement ceux qui nous chantent "l’Algérie une et indivisible" quand les Algériens chantent "la Palestine", refusant d’accorder ne serait-ce qu’une minute de silence à un homme qui s’est battu toute sa vie pour eux.


Kabylie, le 27 décembre 2015

Bouaziz Ait-Chebib, Président

SIWEL 282344 DEC 15

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