Communiqué de l’Anavad : « Il faut sauver le blogueur Merzouk Touati car le pouvoir algérien tue »
ANAVAD AQVAYLI UΣḌIL
GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE
PROVISIONAL GOVERNMENT OF KABYLIA
MINISTERE DES AFFAIRES JURIDIQUES ET DES DROITS HUMAINS

 

VIOLATION DES DROITS HUMAINS EN ALGERIE
CONDAMNATION ARBITRAIRE DU BLOGUEUR MERZOUK TOUATI

LE POUVOIR POLITIQUE ALGERIEN TUE ! IL FAUT SAUVER LE JOURNALISTE MERZOUK TOUATI !

Depuis le 18 janvier 2017, suite à la publication d’un entretien avec un diplomate israélien dont il a publié la vidéo sur sur Youtube, le blogueur kabyle Merzouk Touati a été arrêté à Vgayet et incarcéré après lui avoir confisqué son ordinateur et sa caméra.

Selon le ministre de la justice algérienne Tayeb Louh M. Marzouk Touati « a enfreint la loi ». En considération des informations divulguées par la presse algérienne, en réalité il est accusé « d’intelligence avec un pays étranger », simplement en raison d’un entretien avec un diplomate israélien.
Or il apparaît dans cette vidéo que le diplomate israélien qui s’exprime en arabe académique a juste répondu à des questions en relation avec les Printemps arabes dont il a nié catégoriquement l’implication d’Israël. Il a aussi souligné que les relations diplomatiques entre son pays et l’Algérie ont été excellentes jusqu’en l’an 2000 et qu’il y avait même un bureau à Alger. Il a par ailleurs soutenu que les relations avec l’Algérie sont amicales car le gouvernement israélien n’a aucun intérêt à déstabiliser l’Algérie.

Selon les propos du ministre de l’injustice algérienne, les textes de loi criminalisent « la diffamation, l’injure, l’incitation à la violence et l’établissement des liens avec des associations ou des réseaux ayant une qualification donnée ». Encore faut-il en rapporter les preuves.

A l’exemple du militant du MAK Madjid Aggad dont le procureur de la république algérien avait requis un an de prison ferme, il y a lieu de souligner que c’est grâce à la conjonction de deux éléments, à savoir la mobilisation des militants du MAK et des citoyens kabyles devant le tribunal, lors de la tenue des audiences et la mise sur la place publique du contenu des audiences qui sont publiques, qu’a été faite la démonstration des incohérences et de l’arbitraire de l’injustice algérienne, instrumentalisée par le Procureur de la République, dont le lien avec le pouvoir algérien est de notoriété publique que Madjid a été innocenté.

Comme le cas des trois militants de Tizi Gheniff qui une fois arrivés au tribunal de Draa El Mizan, le 15 mai 2018, alors que leur avocat s’apprêtait à demander le renvoi des affaires afin de préparer sa plaidoirie, à sa grande surprise, il lui a été répondu que ce n’est plus la peine de demander un renvoi car ils sont déclarés innocents d’office, sans tenir l’audience.

Par ailleurs, en démonstration du lien politique, une fois le verdict prononcé sans tenue d’audience ni de délibération, les citoyens kabyles de sa région, ceux venus d’autres lieux, les militants du MAK-Anavad, drapeaux kabyles déployés, ont marché sur deux kilomètres en criant des slogans en faveur de la Kabylie indépendante, suivis à distance par les gendarmes et des policiers en véhicules et à pieds qui n’ont pas osé les approcher ou les arrêter .

Il y a lieu de souligner que ces résultats positifs sont le fruit d’une étroite collaboration entre les Présidents des Coordinations du MAK qui ont suivi de près ces affaires avec le concours des « prévenus », de leurs avocats en lien avec le Ministère des Affaires juridiques et des Droits humains de l’Anavad et de l’agence kabyle d’information SIWEL.

Malheureusement ceci n’a pas été le cas du journaliste Mohamed Talmat qui est décédé dans une geôle algérienne suite à une grève de la faim, après avoir été condamné à deux ans ferme pour avoir pour avoir porté des critiques à l’égard du Président Abdelaziz Bouteflika. Dans son procès en appel, il avait déclaré avoir subi des violences et des insultes de la part des gardiens de prison.

Tout cela, alors que les libertés d’expression, de manifestation et de réunion sont soi-disant garanties par la constitution algérienne , mais avec un encadrement restrictif et flou à savoir « dans le cadre de la loi et du respect des constantes et des valeurs religieuses, morales, et culturelles de la Nation »qui en réalité, donne lieu aux pires interprétations.

Normalement, le délit de presse ne peut plus être sanctionné par une peine privative de liberté. Or, plusieurs articles du code pénal, relatifs à la diffamation ou l’outrage à des personnalités publiques et aux institutions de l’Etat, permettent aux autorités de sanctionner pénalement des propos, des caricatures ou des informations jugées diffamatoires et de prononcer de lourdes condamnations injustifiées.

Il s’agit d’un arsenal juridique qui permet de réduire au silence des journalistes, des militants, des blogueurs. Ces dernières années, un certain nombre d’entre eux ont ainsi été arrêtés, inculpés puis relâchés. Or, d’autres comme Mohamed Talmat et Merzouk Touati ont été condamnés, sur des dossiers vides montés de toute pièce.

Normalement, les actions en justice visant à protéger la réputation de personnalités politiques ou d’institutions publiques, relèvent d’une procédure civile et non pénale privative de liberté. Si ça avait été le cas, on aurait évité la tragédie de la mort de Mohamed Talmat suite à une grève de la faim.

Sans oublier le cas du chrétien kabyle Slimane Bouhafs accusé et condamné suite à un supposé délit « de prosélytisme non musulman », le kabyle Massinissa Benalioua, homme de théâtre militant du MAK accusé et condamné sans preuve aucune « d’apologie du terrorisme » un dossier vide, monté de toute pièce.

Nous apprenons que Maître Salah Dabbouz a démissionné de la Présidence de la Ligue Algérienne des Droits de l’Homme et nous espérons pouvoir travailler avec lui et l’ensemble des avocats qui œuvrent pour la défense des droits des militants politiques, des journalistes, des caricaturistes, des écrivains et ceux afférents à la liberté de conscience.

Au nom du MAK et de l’Anavad avec à leurs têtes le Président Monsieur Ferhat Mehenni, nous exigeons la libération immédiate de Messieurs Merzouk Touati et de Massinissa Benalioua, nous tenons pour responsable le pouvoir algérien colonial de toute atteinte à leur intégrité physique et morale.

Vivement l’indépendance de la Kabylie, seule à pouvoir protéger de tout abus les citoyens kabyles !

Une copie sera adressée :

Au Secrétaire général de l’ONU
A la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme
A la Présidence de la République française
Aux diverses chancelleries

Exil, le 23/05/2018

Pour l’Anavad
Madame Sakina At Sliman
Ministre des Affaires juridiques et des Droits humains
Gouvernement Provisoire Kabyle en Exil (Anavad)

SIWEL 231545 MAI 18