VGAYET (SIWEL) — Plusieurs centaines de militants et sympathisants du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) ont marché, hier lundi, dans les rues de Bgayet (Bougie) pour commémorer les événements du 19 mai 1981.

 

La procession s’est ébranlée vers 11h 30 devant le portail du campus universitaire de Targa Ouzemmour pour atteindre, une heure et demie plus tard, la placette Saïd Mekbel. Les manifestants arboraient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Un peuple qui oublie son histoire se condamne à la revivre », « Bouteflika n’est pas le président de la Kabylie », entre autres.

Tout le long de l’itinéraire, les manifestants scandaient des slogans hostiles au pouvoir central d’Alger tels : « Pouvoir colonial, Kabylie indépendante », « Pouvoir assassin » et « Assa, azekka, Ferhat yella yella », « Assa, azekka, GPK yella » (Le Gouvernement provisoire kabyle et son président Ferhat Mhenni existeront toujours ». Des drapeaux amazighs et des bannières à l’effigie du MAK et du GPK flottaient au dessus de la foule.

Au point d’arrivée, non loin du siège de la wilaya, des cadres du MAK se sont succédés pour s’adresser à la foule rassemblée devant la stèle de Saïd Mekbel. Au cours de leurs interventions, le secrétaire général du MAK, Farid Djennadi, et Fawzi At Yexlef, représentant du conseil universitaire du mouvement à Bgayet, ont fait un court aperçu historique des événements du 19 mai 1981. Leur succédant, Bouaziz Ait Chebib, président du MAK, a qualifié ces événements d’ « un troisième printemps kabyle, après celui de 1980 à Tizi-Ouzou et le printemps noir de 2001 ». « Aujourd’hui, nous avons marché contre l’oubli et
pour dire haut et fort que ce ne sont pas nos ennemis qui écriront notre histoire. Depuis toujours, notre histoire a été écrite et falsifiée par les autres. Désormais, nous l’écrirons nous-mêmes grâce à notre combat. Nous l’écrirons avec des lettres révolutionnaires et de liberté », a conclu M. Aït Chebib.

Rappelons que les événements du 19 mai 1981 ont éclaté à Bgayet suite à la délocalisation des projets de construction d’une université et d’un aéroport vers d’autres régions d’Algérie. Ils ont été marqués par des dizaines de blessés et plusieurs acteurs du mouvement ont été poursuivis en justice.

Massi Amayas

SIWEL 201104 MAI 14

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