TIZI WEZZU (SIWEL) — Dans le message vidéo que nous avons publié hier sur Siwel, Mas Bouaziz Ait Chebib a abordé plusieurs points essentiels sur le MAK, dans une langue Kabyle parfaitement maîtrisée. Nous retranscrivons ci-dessous, en français, quelques passages importants de l’allocution du président du MAK.

 

Le président du MAK a commencé par rendre hommage à tous les militants de la cause kabyle « qui se battent au quotidien pour planter l’idéal kabyle partout en Kabylie ». Il a ainsi rappelé les sacrifices des militants qui sont harcelés quotidiennement par la police coloniale. Il a rappelé notamment que les militants, quand ils sont arrêtés, ne sont pas relâchés grâce à la bonne volonté du pouvoir algérien, mais grâce « à nous militants qui descendons dans la rue pour qu’ils soient relâchés grâce à notre union ».

« Le pouvoir algérien voudrait discuter avec le MAK pour une autonomie régionale »

Dans son allocution, Bouaziz Ait Chebib, a reconnu « qu’à plusieurs reprises des individus sont venus nous voir pour nous dire de façon plus ou moins explicite que le pouvoir algérien veut discuter avec le MAK » avant d’enchaîner « J’ai moi-même appelé Mas Ferhat Mehenni, le président de l’Anavad, pour l’en informer. J’ai ensuite informé des militants que, d’après des informations qui nous sont parvenues, des discussions allaient peut-être être engagées avec le pouvoir corrompu sur la question de l’autonomie (de la Kabylie ndlr) mais dans tous les cas, c’est aux militants de décider ».

« Le jour où l’État kabyle sera édifié, je vais rentrer chez moi me reposer »

Le président du MAK a tenu à clarifier les choses quant à son avenir dans le milieu politique, afin de répondre « à ceux qui disent qu’on voudrait prendre le pouvoir lors de la mise en place d’un État kabyle » en les rassurant : « En ce qui me concerne, comme je le dis à chaque fois, le jour où l’État kabyle sera édifié, je vais rentrer chez moi me reposer. Je ne suis pas un homme politique, je suis un militant de taqvaylit (kabylité, ndlr). Le jour où celle-ci sera institutionnalisée, érigée là où elle sera intouchable, mon combat sera alors terminé… Les Kabyles choisiront qui ils veulent voir aux commandes d’un État, sur des bases démocratiques »

« Il ne peut y avoir de conflit d’autorité entre moi et le président de l’Anavad »

Répondant à ceux qui disent qu’il y aurait conflit d’autorité entre le président de l’Anavad et le président du MAK, ce dernier martela « il ne peut y avoir de conflit d’autorité entre moi et le président de l’Anavad. Lui s’occupe de la question kabyle à l’international et nous, on s’en occupe en Kabylie où nous avons redonné espoir » avant de rappeler ce que disent les statuts du MAK en cas de « conflit d’autorité ». Mas Bouaziz Ait Chebib a ainsi nié en bloc tout conflit d’autorité possible.

Une commission de réflexion autour des modifications structurelles majeures annoncées par Ferhat Mehenni, le Président de l’Anavad :

Revenant sur les annonces majeures du président de l’Anavad, qui ont lieu le 25 septembre, Bouaziz Ait Chebib a annoncé qu’une commission de réflexion a été mise sur pied autour des annonces de Ferhat Mehenni, notamment sur la fusion du MAK et de l’Anavad. : « Cette commission de réflexion est présidée par Mohand-Ouamer Hachim… Dans cette commission, tous nos militantes et militants, ainsi que ceux qui sont en dehors du MAK, ont le droit de donner leur avis et leurs propositions pour renforcer notre démarche. Les propositions de Ferhat Mehenni seront discutées au sein de cette commission qui va rendre un rapport. Ce dernier sera présenté devant le cConseil national ou une conférence des cadres du MAK pour discuter les points du rapport un à un. Ce que les militants ont retenu va être gardé et le reste sera écarté. »

Du maintien de l’option autonomiste aux côtés de celle de l’Indépendance

Concernant l’autodétermination, Bouaziz Ait Chebib estime que c’est lors des différentes rencontres qui ont eu lieu sur « le terrain » que l’idée d’indépendance a germé : « Nous avons donc essayé d’unir ceux qui croient en l’autonomie et ceux qui croient en l’indépendance autour de ce qu’ils ont en commun : un État Kabyle… Quant au choix entre l’autonomie et l’indépendance, c’est au peuple kabyle de décider et nous devons respecter sa décision »

De la non remise en cause de la démarche pacifique

Le président du MAK est revenu également sur des points tels que la remise en cause de l’option pacifique au sein du MAK. Le Président du MAK a assuré qu’il n’y a que sur les réseaux sociaux que les gens parlent de violence : « Nous vous laissons Facebook, nous, on est sur le terrain. Le combat est sur le terrain. Celui qui veut taqvaylit (kabylité, ndlr), n’a qu’à venir sur le terrain » a-t-il déclaré avant d’assurer que « Le MAK a tracé son chemin pacifiquement en investissant le milieu politique. Celui qui veut la violence n’est pas des nôtres »

Bouaziz Ait Chebib a terminé son allocution en appelant à l’union et en revenant sur les « insultes » du pouvoir algérien à l’égard des Kabyles à travers la mise en place d’une école d’arabisation « Iqraa » à Tizi Wezzu et la polémique autour du livre scolaire qui contient un passage anti-kabyle.

nbb
SIWEL 272306 SEP 16

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