KABYLIE (SIWEL) — Six kabyles, Benaï Ouali, Nabila Djahnine, Katia Benguana, Achour Belghezli, Dalila Drideche et Mouloud Mammeri, tous morts au courant du mois de février.

Ces six kabyles ont été tués un jour du mois de février par le négationnisme arabo-islamique qui nous colonise depuis beaucoup trop longtemps…

 

Ouali Bennaï , né en 1917 à Ldjemaâ n Saridj, est un révolutionnaire kabyle du mouvement de libération algérienne. Militant berbériste, il défendait l’Algérie algérienne contre l’Algérie arabe et islamique imposée par les courants panarabistes dirigés par Messali Hadj.

Avec plusieurs de ses compagnons, dont Amar Ould Hamouda et Mbarek Ait-Menguellat, ils seront à l’origine de la crise dite berbériste et seront ciblés par une purge quelques années plus tard. Ouali Bennaï a été assassiné par le FLN, à la mi-Février de l’année 1957, par une rafale de balles tirées dans le dos ! …

Se sachant condamné par l’arabo-islamisme qui dominait idéologiquement le nationalisme algérien, Bennai Ouali fera parvenir un dernier message au frère, kabyle comme lui, Abane Ramdane, qui "cautionna" son exécution au nom de l’Algérie arabe et islamique : « En creusant ma tombe, tu creuses aussi la tienne ». Moins d’une année plus tard, en décembre 1957, le Kabyle Abane Ramdane sera lui assassiné par les mêmes panarabistes qui avaient exigé la tête des berbéristes. Il en sera de même par la suite avec Krim belkacem qui finira lui aussi assassiné par l’arabo-islamisme

Nabila Djahnine, née en 1965 à Vgayet, était une jeune architecte kabyle. Militante de gauche, berbériste et féministe, elle avait tout pour déplaire aux islamistes et aux autorités algériennes.

Nabila Djahnine, ancienne militante du MCB (Mouvement culturel berbère) était une activiste féministe et de gauche. Elle présidait l’association féministe "Thighri n tmetut" (ndlr, signifie en kabyle : Cri de femme) et a été assassinée le 15 février à Tizi-Ouzou par les hordes terroristes de l’arabo-islamisme. Elle avait 30 ans.

Moh Achour Belghezli , est un journaliste kabyle originaire d’Aguemoun At Aissi. Il est l’un des 24 détenus kabyles du printemps berbère de 1980 à avoir été présenté devant la cour de sureté de l’Etat algérien pour cause de berbérisme.

Moh Achour Belghezli était un militant de gauche bien connu. Journaliste à l’ancien journal de Kabylie, «le Pays», il rédigeait ses articles en kabyle et en français.

Il a é été assassiné à l’âge de 40 ans par les hordes terroristes de l’arabo-islamisme, dans la matinée du 17 février 1996. Il a été abattu avec sa jeune assistante de 25 ans, Dalila Dridèche, dans les locaux de sa rédaction, un petite agence de communication appelée « Universalcom » nouvellement installé dans le quartier « Tala » de Tiz-Ouzou.

Dalila Drideche, jeune militante kabyle originaire de Draa Ben Khedda (Mirabeau) , était étudiante en sciences juridiques. Militante des droits de l’homme et de la liberté de la presse, elle collaborait avec Moh Achour Belghezli au bon fonctionnement de la petite agence de communication appelée « Universalcom ». Elle avait 25 ans quand elle a été tuée par balles à bout portant avec son camarade Moh Achour.

Katia Bengana, originaire d’El kseur (Vgayet) était une jeune et brillante lycéenne kabyle de 16 ans. Ses parents ont quitté leur Kabylie natale pour aller s’installer et travailler à Meftah, une petite bourgade de la banlieue algéroise infestée d’islamistes. Katia est une jeune rebelle kabyle. En pleine ascension du terrorisme islamiste, malgré les menaces de mort et les intimidations, la jeune kabyle refuse de plier et oppose un refus catégorique au port du voile islamique. Elle est assassinée par les hordes islamistes du FIS, (GIA, AIS et assimilés), le 28 février 1994 pour avoir osé refuser de se soumettre à la loi sanguinaire des hordes islamistes.

Mouloud Mammeri est un écrivain, anthropologue et linguiste kabyle originaire d’At Yanni. Il est l’auteur de nombreux ouvrages (romanesques, historiques, anthropologiques, linguistiques), tous liés à la langue, la culture et la civilisation berbère, et plus spécifiquement kabyle. Il est notamment l’auteur du premier manuel de grammaire de langue kabyle.

Mouloud Mammeri meurt le soir du 26 février 1989 des suites d’un accident de voiture, survenu au cours de son retour d’un colloque sur l’amazighité à Oujda. Connu pour être une véritable «tortue» en voiture, personne ne croit à la thèse avancé par le pouvoir algérien: celle de l’accident de voiture .

Aux explications officielles affirmant que Mouloud Mammeri avait trouvé la mort au volant de son véhicule qui a quitté la route pour aller percuter un arbre, la rue kabyle répond que c’est plutôt l’arbre qui est allé percuter la voiture de Mouloud Mammeri. Pour les kabyles, l’affaire est claire, Mouloud Mammeri a été assassiné par le pouvoir algérien pour l’empêcher de continuer un travail monumental qui touchait à tous les domaines de l’amazighité.

Une foule immense l’accompagne à sa dernière demeure, dans son village natal, à Taourirt Mimoun, mais aucun membre du gouvernement algérien n’ose se présenter à l’enterrement…

cdb/zp,
SIWEL 151513 FEV 16

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