Autonomie, le devoir de « donner l’heure exacte » au peuple kabyle

GÉOPOLITIQUE (SIWEL) — Dans une autonomie, lorsque la région Kabyle voudrait la moindre marge de manœuvre économique, sociale, politique, culturelle, … la classe politique kabyle qui aura alors la charge de représenter la région autonome de Kabylie sera en éternels bras de fer avec les pouvoirs centraux

Ces pouvoirs centraux feront tout pour présenter cette élite politique comme ‘’ bras cassé et inapte à …’’

Cette élite aura beau être la crème de la crème des meilleurs fils et filles de Kabylie, elle butera sur cette barrière « nationale«  qui lui sera par le droit et les mécanismes établis infranchissable.

Cette classe politique kabyle sera alors discréditée, vidée de sa force, car elle s’épuisera de toutes ses énergies non pas pour construire et faire avancer la Kabylie mais pour négocier des miettes et la tenir à flot pour ne pas sombrer encore plus …

Méprisée par les pouvoirs centraux, et jugée incapable par le peuple kabyle, elle perdra sur tous les plans …

Dans une autonomie, la source suprême des lois sera encore celle de l’Algérie qui se déclare, dans ses textes les plus officiels et les moins négociables, arabe et uniquement musulmane. Point de place pour les valeurs propres à la Kabylie sauf dans un cadre folklorique et conjuguées au passé … et surtout aliénant.

Dans une autonomie, nous représenterons, dans le meilleur des cas et si les mécanismes centraux ne trichent plus, le dixième des voix de l’ensemble algérien.

Je suis optimiste en avançant ce 10% car si on regarde les résultats des 20 dernières années, ces mêmes pouvoirs centraux algériens n’ont cédé qu’un HUMILIANT 2%  aux représentations kabyles dites pourtant « nationales«  : LE RCD et le FFS ! …

Autonomie, veut dire alors la perte de control d’au moins 90% de nos pouvoirs, voir plus.

Dans une autonomie, la Kabylie subira encore le dictat du tiers présidentiel de la haute chambre qui  « … dispose d’un pouvoir de blocage absolu de la procédure législative …« 

Dans une Kabylie autonome, certaines sphères de décisions géopolitiques, d’avenir,  et cruciales seront pour la Kabylie une pure négation, un pur affront et pourtant elles lui seront applicables sans négociations possibles car elles relèveront d’un droit discrétionnaire « national«  et régalien.

Les mécanismes centraux en useront et en abuseront pour terrasser tout espoir de construction kabyle …

Dans une autonomie, le dinar avec ses chutes vertigineuses nous seront encore imposés et notre économie, même si elle est active et performante en région, sera vite vidée de sa performance car elle roulera encore avec un moteur et des institutions financières centrales liées au dinar algérien,  …

En autonomie, l’industriel et le commerçant kabyle travailleront alors probablement trois ou quatre fois plus fort pour égaliser le même profit réalisé à Oran ou Annaba … et bien sûr paiera un impôt conséquent …

Prévenir des résultats économiques futurs et avec précisions, cela est possible par des  modélisations largement connues et pratiquées par les pays industrialisés.

Les experts en planification diverses y ont recours dans les agences spécialisées dans ces études.

Les résultats sont fiables et concrets, la marge d’erreur infime.

Actuellement et dans une optique d’autonomie en Kabylie, si on injecte toutes les données socio-économiques (population, espace vitale de la langue kabyle, tranches d’âges actives ou au chômage, pôles universitaires,  espace terres agricoles, procédures des votes locaux et nationaux, impôt par résidant, PIB par résidant, flux migratoire interne-externe, âges des infrastructures, …)  nous sommes quasiment certains que tous ces indicateurs socio-économiques vitaux afficheront la Kabylie dans le rouge car tout est décidé dans ce sens par un mécanisme « national«  algérien hostile à la Kabylie.

Une autonomie, c’est le maintien de la Kabylie avec un  2%  de poids politique devant un rouleau compresseur de 98%  qui ne lui est pas du tout acquis.

Ce 2% de la Kabylie est le score maximal obtenu depuis au moins 1998, une simple recherche sur www.google.com vous le confirmera.

Dans une autonomie, les voix, les voies, la portée, les regards de la Kabylie s’arrêteront aux frontières géographiques de celle-ci.

Au-delà, à l’échelle mondiale et régionale, c’est encore les mécanismes centraux qui lui dicteront quoi dire, où aller, quoi prendre et où regarder !

Une autonomie  sera un être politique, certes kabyle au départ,  mais dépourvu de ses sens naturels et culturels, il mutera, c’est une question de temps et prendra les sens et les couleurs des  moyens colossaux mis pour cela au niveau « national«  d’essence arabo-islamique !

Dans une autonomie, la loi suprême, la constitution algérienne est à appliquer en Kabylie  en bloc et ne sera point négociable à la pièce …

Le demi-siècle que vient de subir la Kabylie nous renseigne tant sur les lendemains incertains d’une autonomie pour y voir une avancée.

Un survol rapide de l’expérience kabyle dans l’ensemble algérien depuis au moins 1962, nous impose de nous questionner au moins sur la viabilité de cette autonomie.

Les questions pertinentes que doivent se poser les kabyles et leurs élites sont les suivantes :

Pourquoi plusieurs peuples ont quitté la grande Fédération de Russie depuis 1988 ? Pour exister et être libres.

Pourquoi les British ont opté pour un Exit ? Car le lien avec l’Europe les freine.

Pourquoi les Catalans ne veulent-ils plus de l’autonomie actuelle et veulent quitter la Couronne royale d’Espagne ? Car ils se porteront économiquement beaucoup mieux et s’affirmeront.

Pourquoi les Écossais ne veulent plus d’autonomie et veulent quitter la Couronne royale de la sympathique Élisabeth II ? Pour se porter eux aussi beaucoup mieux économiquement et surtout réparer une bourde monumentale qui les a liés au Royaume-Uni d’Angleterre.

Pourquoi les Québécois ne veulent plus d’autonomie et veulent quitter le sympathique et très jeune Premier Ministre Fédéral Justin Trudeau ? Car leur existence en tant que Nation et peuple dans l’ensemble canadien est sérieusement menacée par les mécanismes fédéraux du Canada majoritairement anglophone.

Ces expériences mondiales étant survolées, pourquoi alors encourager le peuple kabyle à aller vers une autonomie et rester lié à la « République Algérienne Démocratique et Populaire » ?

À suivre …

RMH

Ivervacen, ass  n 25 Furar 2017

SIWEL 252356 Feb 17

Laisser un commentaire