AUCUNE GRÂCE AUX YEUX DE BEAUCOUP D’ALGÉRIENS POUR LES KABYLES

KABYLIE (SIWEL) — Les pourfendeurs de la Kabylie se cachent là où l’on n’aurait même pas idée de le penser. Comment cela ?

Nombreux, Algériens bien sûr, de qui d’autres pourrait-il s’agir, sont ceux qui critiquent, déblatèrent en permanence contre les Kabyles et leur persévérance à vouloir préserver leur identité, leur culture, leur langue et leur territoire. Pour nombre de ces énergumènes, ce n’est rien d’autre qu’un crime grave, une trahison vis à vis de la nation arabe, rien que ça !

Ces gens se permettent, sans aucun scrupule, toute honte bue, de juger l’attachement des Kabyles à leurs racines amazighes et de les déclarer ainsi traîtres, instrumentalisés par une main étrangère, voire même plus invraisemblable responsables de tous les maux que vit leur Algérie. Ce n’est pas la gestion calamiteuse de leurs gouvernants depuis 1962 qui est la source de leur sous-développement chronique et de tous leurs problèmes. Ce n’est pas non plus leur culture du fatalisme, de l’assistanat qui les a menés là où ils en sont aujourd’hui. Ils vivent dans un pays exsangue qui ne produit quasiment rien, et qui dépend de fait des importations, des technologies créées sous d’autres cieux, en l’occurrence chez le kouffar, lui ne dormant pas sur ses lauriers à contrario de leurs fâcheuses habitudes. Beaucoup d’Algériens ne trouvent d’ailleurs rien de mieux pour résoudre leurs problèmes que de partir, débouler en masse chez les infidèles imposer leur idéologie ne produisant rien d’autre que le chaos, le statu quo, même je dirais pire, empêche toute évolution vers la modernité. Dès qu’ils sont en nombre dans un endroit, souvent les ennuis commencent tant beaucoup d’entre eux n’acceptent pas la moindre différence de vision, la moindre divergence d’opinion. Et voilà, la boucle est bouclée !

Et donc dans le lot des Algériens , il y en a qui laissaient à penser qu’ils se démarquaient, eux, de cette manie d’accuser de tous les maux les Kabyles. Et celui, que j’étais à des années lumière d’imaginer atteint lui aussi de cette malhonnêteté caractéristique des arabo-musulmans d’Algérie, par des chemins déguisés, joue au même jeu que ses confrères. Pourtant, il fait mine régulièrement d’être lucide, rationnel, critique vis à vis de la culture arabo-islamique. Assez souvent, il prend la parole pour dénoncer les effets néfastes de la culture arabo-musulmane. C’est cela ouvertement et en sous-main tout son contraire. Mais de qui s’agit-il ? Qui peut bien être cette personne qui souffle le froid et le chaud concernant le monde arabe ?

Je lève le suspens, je veux parler de Kamel Daoud, écrivain et journaliste, accueilli à bras ouverts en Kabylie, soutenu par beaucoup de gens de ce territoire, quand du côté arabe, c’est bien moins le cas. Oui de ce côté, on n’apprécie guère ceux qui critiquent l’arabo-islamité, et à ce titre il est bien connu qu’il est difficile d’y affirmer haut et fort la moindre réticence, encore moins une quelconque critique la plus petite soit-elle.

C’est bien en Kabylie et auprès des Kabyles qu’il trouve son auditoire, grâce aux idées qu’il semble défendre. Ces livres se vendent de ce côté-ci, quand de l’autre, ils sont très souvent dédaignés tant leurs messages sont en contradiction totale avec l’idéologie dominante.

En outre, voilà donc un homme passant son temps à dénoncer les méfaits de la culture arabo-islamique sur les individus s’y soumettant, et en même temps la défendre quand elle est refusée par la Kabylie, les Kabyles. Il faudrait savoir monsieur, de quel bord vous êtes ?!? A quel jeu jouez-vous ? C’est un stratagème ? Quels sont vos vrais objectifs ? Dénoncer ou défendre l’air de rien ?

Je connais la réponse ! Dans bien des cas, un Algérien ne peut renoncer à cette identité fabriquée de toutes pièces quoi que cela lui en coûte. Et là cette situation vient le rappeler, le démontrer. C’est malheureux mais apparemment c’est comme ça !

Un extrait d’un de ses textes qui est sans équivoque quant à ce qu’il semble vouloir dénoncer :
« Les Arabes ont eux aussi fait le voyage vers la Lune
Mais ils ne sont jamais revenus
Les Arabes sont le meilleur des peuples
Surtout quand ils sont assis
Les Arabes ont une histoire commune
Elle fait toujours rire à la fin
Les Arabes ont du pétrole
Mais ils n’en gardent que le désert qui va avec… ».

Et en même temps, il reproche aux Kabyles leur combat identitaire qui serait, on s’accroche, la cause de la désagrégation de la nation Algérie et de l’échec du pseudo mouvement contestataire, le Hirak. Oui c’est la kabylité la source de tous les problèmes pour ce monsieur qui, comble de l’ironie, passe son temps à inciter à la prise de recul d’avec la culture arabo-musulmane, et curieusement ceux qui ne versent pas dans celle-ci sont taxés de diviseurs et autres sobriquets.

Cherchez l’erreur monsieur Daoud !!! Moi pas comprendre ou plutôt si, de la parlotte en pure perte, du blabla oui, mais des actes non et le respect de ceux qui refusent cette supercherie arabo-musulmane encore non !

Vous êtes comme tous ces gens passant leur temps à dénigrer les effets délétères du dogme mahométan mais qui continuent à s’en réclamer vaille que vaille, car n’ayant pas le courage d’aller au bout de leur démarche, par lâcheté, souvent par peur du quand dira-t-on, ou tout bonnement par idéologie. Des pleutres qui n’assument pas vraiment leurs positions allant à contre courant de la société. Voilà ce que dénote l’attitude de ce pseudo révolutionnaire !
De même, j’aimerais lui poser la question : c’est quoi pour lui l’algérianité ? Car jusqu’à preuve du contraire celle-ci revient à dire, ni plus ni moins, que c’est être arabo-musulman, dixit la constitution de l’Algérie. C’est écrit noir sur blanc, donc à vouloir faire croire autre chose, cela s’appelle de la malhonnêteté intellectuelle caractérisée. Où est ici l’universalité dont il se réclame, se gausse même ? Excusez-moi je ne vois pas !

Ce n’est pas ici qu’est le lit de l’enfermement dont il taxe être la manie des Kabyles, des Amazighs, au demeurant respectant, eux, la différence des autres ?

Eux qui sont partisans, pour une part non négligeable, de la laïcité, valeur on ne peut plus universelle, monsieur ! Où sont vos Algériens, votre Algérie quand il s’agit de tolérance religieuse ou autre. Et n’est-ce pas votre Algérie qui a salafisé certains de nos Kabyles ? Cette horreur n’existait pas en Kabylie !!!

Et donc je vous le dis sans sourciller, je ne dis pas merci à votre Algérie, votre algérianité nous menant dans cette infamie qu’est le salafisme ! Il est quasi généralisé dans votre bazar arabo-islamique, il l’est bien moins en Kabylie ! Ce n’est pas grâce à votre identité algérienne mais bien le fait de Taqvaylit. Oui ! Rien d’autre !

Dès lors, je trouve infâme le discours de ce donneur de leçon quand il a voulu, soit disant, rendre hommage à Idir, ambassadeur de la kabylité :
« Ni d’une obsession du  martyr ou d’une fixation sur la douleur car il a vu plus loin. Son algériannité a été  la meilleure : elle  n’a  été  ni régionaliste, ni  de caste, ni autonomiste, ni victimaire, ni complotiste, ni traître, ni de souche, ni enfermée, ni exilée, ni amnésique, ni religieuse, ni fantasmée. Son algériannité  est  possible pour tous… ».

Honte à ce genre d’énergumènes qui viennent cracher leur venin sur une cause juste et noble, celle de l’attachement d’un peuple à son identité ancestrale.

Sa dernière sortie en date est, pour ma part, définitivement symptomatique du mal dont il est atteint, une schizophrénie aiguë vis à vis de l’arabo-islamité, c’est je la dénigre et en même temps je casse ceux qui la refusent.
Après le viol de neuf institutrices à l’intérieur d’une école, lieu censé être un sanctuaire, à Bordj Badji Mokhtar, localité du grand sud algérien, monsieur Daoud a encore réitéré sa mauvaise foi. Cette fois-ci, en revanche, il a bien pris soin d’attaquer sans en avoir l’air, une manœuvre vicieuse au possible. Il a bien compris qu’il ne fallait pas s’en prendre à la Kabylie et son peuple, car ceux-ci seront là vent debout pour défendre leur honneur.

En effet, après ce qu’il avait osé dire sur l’enfermement des Kabyles sur leur identité moisie d’après lui, nombreux sont ceux qui lui avaient remis les pendules à l’heure par le biais d’écrits plus brillants les uns que les autres. Donc ce monsieur n’avait sûrement pas envie d’être à nouveau remis à sa place de façon aussi magistrale. Bien sûr !
Ainsi, il a écrit un texte incriminant la culture islamique comme étant la cause de ce genre d’agression, et là pour insinuer que la Kabylie est concernée par ce problème comme toutes les régions de son Algérie, dans le lot des villes citées comme pouvant être potentiellement lieu de viols, voilà Béjaïa, commune emblématique du territoire kabyle, pointant le bout de son nez à la fin de son énumération se voulant anodine, mais qui est loin d’en être une.

Monsieur, par cette fourberie, cherche à dire de façon subliminale, la Kabylie n’est pas différente, elle n’a pas sa culture propre comme le prétendent les Kabyles. Non non, elle fait bien partie de la nation algérienne puisqu’elle est atteinte également des mêmes problèmes que l’ensemble de l’Algérie arabo-musulmane. Elle est islamique avant toute chose et sa soit disant culture amazighe, c’est du pipeau mis en avant par les Kabyles. Il n’y a pas selon lui de particularisme kabyle, surtout pas ! Sinon, cela serait admettre que l’on est en présence d’un autre peuple et ça pour un Algérien, c’est juste intolérable !

Voyez donc ce vice à peine voilé de ce pseudo intellectuel :
« Quand dans une banque islamique qui active en Algérie les femmes non voilées sont refusées au recrutement, volontairement et sur consignes strictes, alors nous fabriquons, au bout de la machine du consentement, des violeurs à Sétif, à Bordj Badji-Mokhtar, à Oran ou à Béjaïa…»

D’abord monsieur, Béjaïa, c’est Vgayet et puis vos basses manœuvres ne vous honorent pas car elles trahissent votre véritable idéologie et ce à quoi vous tenez réellement. Mais sachez que pour ma part, je n’ai jamais entendu parler de ce type d’agression contre des femmes en Kabylie. Je ne dis pas que nous sommes parfaits mais votre allégation est tout bonnement un affreux mensonge.

J’ai dans ma famille de nombreuses institutrices allant dans les villages de montagne de notre Kabylie, à toute heure, tôt le matin et tard le soir, et curieusement aucune ne m’a jamais rapporté la moindre agression, au contraire elles sont respectées par les villageois car elles apportent du savoir à leurs enfants. Vos accusations ignominieuses à notre égard ne nous atteignent pas, sachez le, car la réalité sur le terrain est là pour faire échec à vos délires.

Faites et dites ce que vous voulez, cela n’empêchera pas tout Kabyle qui se respecte de continuer à aimer sa Kabylie, sa langue, sa culture et son identité. N’en déplaise aux Algériens ! Aimer son identité n’équivaut pas à haine, ni victimisation, ni autre, en revanche, vouloir imposer la sienne sur un autre, voilà la véritable attitude de mépris et de haine !!! Qu’on se le tienne pour dit…

Sadia R
SIWEL 082132 JUI 21