MAATKAS (SIWEL) — Dans la nuit de mercredi à jeudi, un attentat kamikaze déjoué à Maâtkas, a fait l’objet d’une médiatisation particulière de la part des services de police algériens. Les services algériens se sont fendus d’un communiqué dans lequel ils affirment que « La neutralisation de ce kamikaze a été rendue possible grâce à la contribution des citoyens des villages de Maâtkas, et leur engagement héroïque aux côtés des Forces de sécurité ».

Le dit communiqué a été repris par la presse algérienne qui en a fait des choux gras et les services de police algérienne sont même allé déclarer sur la chaine française France24 que c’était effectivement « grâce à la population locale que l’attentat a été déjouée ».

Médusés par la « nouvelle », les habitants de Maâtkas se murent dans le silence et refusent de faire le moindre commentaire sur leur prétendue participation active à la chasse à l’homme dont il est question dans la presse algérienne…

Alors, qu’en est-il réellement ?

 

Dans un communiqué rendu public hier, les services algériens affirment que la neutralisation du kamikaze n’a été rendu possible que grâce à la participation active de la population. Cependant, sur place, à Maâtkas, la population est « médusés » par la nouvelle; et pour cause ! Elle n’y a participé «ni de près, ni de loin ! » affirme Juba Yazid, citoyen de Maâtkas, activant au sein de la section MAK Maâtkas-Souk Letnin.

Méfiante, la population, méfiante se mure dans le silence. Le lendemain de l’attentat, la route principale de Maâtkas est déserte et la presse algérienne n’arrive pas à faire parler ceux qui sont sensée avoir « activement participé » à la fameuse « chasse à l’homme » … « La population n’a en effet absolument rien à voir avec cette prétendue chasse à l’homme » affirme Juba qui est le seul à avoir accepté de répondre à Siwel sur cette affaire qu’il a qualifié de «douteuse».

Selon Juba, les citoyens de Maâtkas sont très méfiants et refusent de parler à qui que ce soit de cette affaire beaucoup trop médiatisée et que les habitants de Maâtkas considèrent comme « suspecte », cette affaire est à leurs yeux d’autant plus suspecte qu’ils n’y ont absolument pas participé alors que les services algériens affirment le contraire.

Juba raconte que la surprise fut grande chez les habitants de Maâtkas de voir la presse algérienne s’emparer de cette fausse information et d’en faire des choux gras parlant de « véritable chasse à l’homme » à laquelle « les villageois participent activement », et que dans cette traque les villageois ont « orienté » « les gendarmes et les policiers »….

Juba qui n’a pas hésité à parler d’un « complot qui est en train de se jouer dans la région contre la population qui n’a rien avoir avec le fait que cet attentat a été déjoué, ils veulent uniquement, comme aux années 90 que les citoyens soient pris pour cibles par les terroristes »

Non seulement les citoyens n’ont pas participé à cette chasse à l’homme mais «plus grave encore» affirme Juba, « en fin de matinée de ce jeudi, soit à peine 12h après cet attentat manqué, des salafistes inconnus se sont réunis dans une salle de sport communale a Souk Letnin sans que personne du côté des services de (sécurité) n’intervienne ». Est-ce normal tout ça ? Vous comprenez pourquoi personne ne veut parler maintenant ?

cdb/zp,
SIWEL 251057 MAR 16

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