MONTREAL (SIWEL) — L’écrivain, poète, journaliste et peintre, Arezki Metref a animé hier lundi 05 septembre une conférence sur le thème ‘’Écrire sa patrie en exil, écrire l’exil », au Centre St-Pierre de Montréal. A une question au sujet du MAK, posée par un algérien qui s’est plaint que la conférence soit en kabyle, langue qu’il ne comprend pas, Arezki Metref lui a répondu [Retranscription de la vidéo] :

 

« Concernant le MAK (Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, ndlr), le raisonnement peut-être très complexe, mais je considère que le MAK a absolument le droit d’exister.

Je crois qu’il pose un vrai problème, enfin, qu’il synthétise un vrai problème, parce que la question berbère et même la question kabyle existe en Algérie, qu’on le veuille ou non, elle existe, elle est là, elle a toujours été dans le non-dit, on parle de plein de choses pour ne pas avoir à en parler etc… elle existe !

Et je trouve que le MAK a cet avantage de la poser, et de la rendre publique et dans un pays où les pires extrémismes s’expriment, ont même droit aux télés etc… Je parle des intégristes qui, comme on le sait, ont repris du poil de la bête, etc… des gens qui ont des morts sur la conscience, qui s’expriment normalement, on ne s’en offusque pas mais on s’offusque qu’un mouvement qui est politique, reste politique et le revendique, à ma connaissance le MAK n’a jamais appelé à la violence, enfin, je crois que c’est vraiment un mouvement politique oui, il a le droit de s’exprimer, de faire son offre politique, de soumettre ses idées au débat

Cela dit, si c’est ma position personnelle, ce que je pense moi, que tu veux savoir, je trouve que de façon générale, en Algérie, on n’a pas encore suffisamment de clarté, dans le contour des acteurs politiques, pour qu’une voie se dégage, une voie qui peut aller loin, de façon crédible, mais pour le moment, je trouve que le MAK pose réellement un vrai problème et que c’est très bien que cette question-là soit dans le débat publique et non pas dans les… ça a été toujours une question qui a été réglée par les officines, par la répression etc… »

Né dans l’ancienne Aumale (Sour el Ghozlane, Tuvirett) en 1952, au sein d’une famille originaire d’Aguni Hmed dans Lɛerc des At Yenni qui s’installe à Alger à partir de 1956. Il devient journaliste en 1972. Après l’assassinat de Tahar Djaout, avec lequel il a créé l’hebdomadaire Ruptures, il s’installe en France en 1993.

Il collabore notamment au quotidien londonien The Guardian et à la rubrique monde de l’hebdomadaire français Politis.

Ses derniers nés « La traversée du somnambule » ( Koukou, 2016) et « Le jour où Mme Carmel sortit son revolver » ( Dalimen, 2016) d’une œuvre littéraire (Romans, Essais, Poèmes, Théatre) et journalistique assez féconde, il commence à peindre en 2003 et expose en 2004.

wbw
SIWEL 061052 SEP

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