At Waɛvan (Siwel) – La troisième journée, soit donc le 16 août 2015, de l’université d’été du MAK , rendez-vous abrité, rappelons-le, par le village Aït-Ouabane, a été marquée par l’intervention des universitaires Amar Laoufi et Fawzi At Yexlef autour du thème du thème « la langue et la littérature kabyles ». S’appuyant sur des segments bien scientifiques, les deux conférenciers on, dès lors, déclaré sans ambages que « le kabyle est une langue vivante que rien ne pourra faire disparaître ».

 

Amar Laoufi et Fawzi At Yexlef, deux universitaires, dont les travaux et la réflexion se sont jamais départis de la rigueur scientifique, ont, chacun en ce qui le concerne, développé un thème en relation avec les mécanismes qu’il faut mettre en place et la dynamique à suivre pour assurer un meilleur développement à la langue kabyle ; cette langue prise en charge politiquement par la grande famille militante et patriotique du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK).

Dans leurs exposés, les deux conférenciers ont démontré devant l’assistance nombreuse et attentionnée la richesse de la culture kabyle et surtout la réelle capacité de la langue kabyle à se hisser au rang de « langue du savoir ». Il ne fait aucun doute sur la richesse de la littérature kabyle aussi bien orale qu’écrite ; richesse faisant du Kabyle une langue vivante, et ce tout en considérant que bien dépourvue de moyens puisque les politiques algériennes ont toujours visé son extinction, sa production littéraire et scientifique sont loin d’être des moindres.

Tout en saluant les travaux, qui demeurent aujourd’hui des références, effectués par Bouflifa, Mammeri et tant d’autres penseurs et chercheurs, Amer Laoufi et Fawzi At Yexlef ont mis l’accent sur l’impératif pour les kabyles de prendre en charge eux-mêmes leur langue, car « on ne peut pas compter sur un Etat qui s’efforce chaque jour davantage à nous déraciner pour promouvoir notre culture ».
Le constat est étayé par des exemples tirés du terrain comme l’enseignement de tamazight qui patine toujours et qui ne répond pas aux normes scientifiques.

Amar Laoufi et Fawzi At Yexlef sont revenus sur le passage de l’oral à l’écrit comme « une étape vitale pour tout peuple qui aspire à assurer à sa langue et sa culture la pérennité et le développement ».
Les deux universitaires ont insisté sur le fait que la meilleure manière de réaliser cette aspiration est de doter sa langue et sa langue d’institutions politiques qui vont travailler dans le sens de sa prise en charge et de sa promotion dans tous les domaines.
Au terme de leur intervention, Amer Laoufi et Fawzi At Yexlef ont appelé les hommes et les femmes kabyles à s’unir pour relever les défis qui les attendent.

S.T

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