ALI YAHIA ABDENOUR, L’INFATIGABLE AVOCAT KABYLE ET DÉFENSEUR DES DROITS DE L’HOMME, TIRE SA RÉVÉRENCE

KABYLIE (SIWEL) — Le doyen kabyle des droits de l’homme est décédé, aujourd’hui, à l’âge de 100 ans. Il est né le 18 janvier 1921, à Lemkherda, village appartenant à At Yahia, commune relevant de la préfecture de Tizi-Wezzu. Il a fait ses études primaires à Tizi-Wezzu et ses études secondaires à Médéa.

Il devient durant quatre ans instituteur à Khemis-Miliana (ex Affreville). En 1943, il fut mobilisé par les forces Alliées et fut décoré en 1944. Il adhère au PPA en 1945 puis il le quitte lors de la crise anti kabyle de 1949. Il rejoint le FLN en 1955, et fut arrêté en 1956 et mis à résidence surveillé jusqu’à 1960. En 1961, année de sa libération, Ali Yahia devient secrétaire général de l’UGTA. Après l’indépendance, il rejoint la rébellion du FFS EN 1963 et se rallie ensuite à la position d’Ahmed Ben Bella. Il a été ministre des Travaux publics et des Transports puis ministre de l’Agriculture et de la Réforme agraire durant une année, de 1965 à 1966. Après des études en droit, il devient avocat. Il est arrêté en 1983 et libéré en 1984. Il est élu en 1987 président d’honneur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), dont il est l’un des membres fondateurs avec Saïd Saadi, Ferhat Mehenni et Arezki Ait Larbi.

Lors de son séjour au Canada, en décembre 2014, pour promouvoir son livre sur la crise berbère de 1949 et animer une série de rencontre sur la situation politique en Algérie,   en réponse à une question posée par un journaliste sur la légitimité de l’existence  des mouvements autonomistes en Algérie, celui-ci répond qu’il faut reconnaitre le MAK. Il a dit à propos : « le mouvement de Ferhat Mehenni a le droit d’exister et ce sera au peuple de trancher ».

Youva Amazigh
SIWEL 251400 AVR 21