SETIF, KABYLIE (SIWEL) — Slimane Bouhafs, un militant kabyle des droits de l’Homme, a commencé à purger une peine de cinq ans d’emprisonnement prononcée par un tribunal algérien qui l’a déclaré coupable d’atteinte à l’islam et au prophète Mahomet en raison de publications qu’il avait faites sur Facebook. La date de son procès en appel vient d’être fixée au 30/08/2016.

 

Un chrétien kabyle de Sétif qui a été condamné par la justice algérienne à cinq ans de prison ferme pour des publications sur le réseau social Facebook.

Après avoir rendu visite le 17 août, à Slimane Bouhafs, détenu à la prison de "Bel air" à Sétif depuis le 31/07/2016, la famille du militant Kabyle et son avocat confirment que Slimane Bouhafs, accusé d’outrage au prophète et dénigrement des principes et préceptes de l’islam, en vertu de l’article 144 bis 2 du Code pénal algérien, en raison de publications qu’il avait faites sur Facebook, se trouve dans une situation difficile et son état de santé se dégrade.

Slimane Bouhafs à déclaré a sa famille que le procureur du tribunal de Sétif a refusé de le voir, des gendarmes l’ont alors amené, tard le soir, devant celui du tribunal d’At Wartilan, qui l’a traité de "saleté", il a été soumis à un long interrogatoire lui qui avait été arrêté depuis 8h du matin par les gendarmes algériens.

Slimane Bouhafs, qui est atteint de la maladie de la goutte, a perdu beaucoup de poids et n’a rien compris à ce qu’il lui est arrivé; révolté et stressé, ainsi est passée l’audience sans qu’il ne soit assisté d’un avocat. On ne lui a même pas demandé de lui désigner d’office un avocat ou reporter le procès pour préparer sa défense, a déclare sa fille.

A rappeler que son procès était programmé pour le 07/08/2016 mais à sa surprise, c’était son verdict qui a été rendu soit cinq ans de prison ferme et une amende de 100 000 DA.

Me Fatiha Rahmouni
SIWEL 231846 AOU 16

La Constitution algérienne, modifiée en février 2016, garantit la liberté de religion mais fait de l’islam la religion d’État. Des dispositions vagues figurant dans le Code pénal et l’ordonnance 06-03 fixant les conditions et règles d’exercice des cultes autres que musulmans, une loi adoptée en 2006, ont été utilisées pour persécuter des personnes pour l’exercice pacifique de leur droit à la liberté d’expression, de religion et de conviction.

Nous relayons l’appel émis par Amnesty International qui a enregistré le cas de Slimane Bouhafs sous le numéro de dossier "AU 193/16, MDE 28/4687/2016" et invite le public à adresser un appel aux représentants diplomatiques de l’Algérie chacun dans son pays respectif :

DANS LES APPELS A FAIRE PARVENIR LE PLUS VITE POSSIBLE :

– exhortez les autorités algériennes à libérer immédiatement et sans condition Slimane Bouhafs, car sa condamnation est uniquement liée à son exercice pacifique du droit à la liberté d’expression ;

– demandez-leur de veiller à ce qu’il ait accès à tout moment, durant sa détention, à un professionnel de santé qualifié et à des soins médicaux adaptés, notamment en assurant que ses besoins alimentaires soient satisfaits ;

– appelez-les à modifier les lois érigeant en infraction l’exercice des droits à la liberté d’expression et de religion, notamment l’article 144 bis 2 du Code pénal.

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