KABYLIE (SIWEL) — Que reste-t-il d’un Etat dont le seul argument est le mensonge et l’anathème ? Rien en dehors d’un «tintamarre» n’évoquant que les derniers soubresauts d’un Etat agonisant.

L’Etat algérien pense avoir eu la géniale idée de recourir encore une fois à ses vielles recettes de dénigrement. Cette fois, c’est le président du MAK qui a été la cible de sa propagande, ou plus exactement le vieux père de Bouaziz Ait-Chebib, âgé de 95 ans…

 

Croyant que la vieille recette de famille dite «révolutionnaire» pourrait encore faire son effet, le pouvoir colonial algérien a fait distribuer des tracts portant atteinte à l’honneur du père Ait-Chebib et à sa qualité d’ancien maquisard de la glorieuse ALN, et ce, précisément la veille du dernier meeting que devait animer Bouaziz Ait-Chebib à Iferhounene.

Si l’effet escompté était « d’éloigner » les citoyens kabyles du président du MAK, l’effet a été carrément à l’inverse. Le grand succès du meeting suivi du lever du drapeau kabyle à Iferhounene a été une première réponse à cette campagne de dénigrement, l’échec de l’arrestation du président du MAK, toujours à Iferhounene, fut une seconde réponse mais la troisième et dernière réponse sera donnée demain par la déferlante Kabyle dans les marches du MAK à Vgayet, Tizi-Wezzu et Tuvirett.

A travers l’insulte et l’anathème visant le père de Bouaziz Ait-Chebib, un maquisard de la première heure aujourd’hui âgé de 95 ans, le pouvoir colonial algérien pensait atteindre le président du MAK et l’obliger ainsi à mettre fin à ses activités politiques ou tout au moins à le contraindre à «tempérer» ses positions.

Evidemment, l’Etat algérien et ses zélés serviteurs se fichent pas mal de la vérité et c’est toute honte bue que le colonialisme arabo-islamique incarné par l’Etat algérien a eu l’outrecuidance de s’attaquer à l’honneur d’un vieux Maquisard de la guerre contre le colonialisme français par la distribution de tracts au contenu insane…

Questionné sur cette propagande visant son vieux père, le président du MAK a répondu à Siwel qu’il « n’avait pas de temps à perdre avec ses insanités, nous avons autre chose à faire que de nous attarder sur leurs diversions et leurs mensonges, nous avons la Kabylie à libérer nous ! »

Cependant, le président du MAK nous dira qu’il tient toutefois à informer l’Etat algérien, qu’ «aucune propagande » ne pourra l’atteindre, ni encore moins « le détourner de la mission qui lui a été dévolue par le peuple kabyle », une mission qu’il « embrasse de toute son âme » et pour laquelle il est « totalement investi », déclare-t-il à Siwel. Concernant son père aujourd’hui âgé de 95 ans, le président du MAK nous dira qu’il le « chérit de tout son cœur » pour avoir rempli dignement ses « obligations morales vis-à-vis de la liberté de son peuple », « l’esprit innocent », précise-t-il avant de dire que "si, comme le prétend cet immonde tract, mon père ou moi-même avions été corrompus, la famille Ait-Chebib ferait aujourd’hui partie de cette nouvelle bourgeoise qui s’est enrichie dans le giron de l’Etat algérien au détriment du peuple kabyle"…

Le père Ait-Chebib a rejoint effectivement le maquis kabyle de la glorieuse ALN en 1955 et les nombreux accrochages auxquels il a participé aux côtés de ses nombreux frères de combat lui valurent plusieurs blessures et une balle qu’il garde encore en lui à ce jour, en plus de plus de deux années de prison où il a subi les affres de la torture des soldats français qui lui laisseront d’ailleurs nombre de séquelles. C’est ce même Etat qui le dénigre aujourd’hui qui lui avait décerné, dans les années 1980, la médaille d’ancien combattant.

Cependant, le régime colonial algérien n’a jamais pardonné au père Ait-Chebib ses prises de position au profit du Front des Forces Socialistes dans l’affaire 1963 – 1965. Discret mais toujours fidèle à ses principes de patriote, le père Ait-Chebib a encore commis « le crime de lèse-majesté » au printemps 1980 en refusant d’interdire à ses deux fils aînés de s’impliquer dans le mouvement berbériste. Les deux aînés Ait-Chebib s’engagent totalement dans le printemps amazigh de 1980. Ils seront tous deux blessés dans le cours de ses événements.

Mais, semble-t-il, ce que l’Etat colonial algérien ne pardonne pas au Père Ait-Chebib c’est d’avoir sans doute enfanté son petit dernier…Bouaziz, celui-là même qui préside aujourd’hui un Mouvement qui donne des sueurs froides au colonialisme arabo-islamique.

Il semble que ce que tente de faire l’Etat algérien, c’est de monter les enfants de maquisards et de martyrs kabyles de la guerre d’Algérie contre les souverainistes kabyles. Or, les deux leaders souverainistes kabyles sont pour l’un, fils de martyrs (Ferhat Mehenni) et pour l’autre, fils de maquisard (Bouaziz Ait-Chebib).

D’ailleurs la propagande de dénigrement n’a pris nulle part, ni à Michelet où les tracts de dénigrement du père Ait-Chebib ont été distribués, ni ailleurs en Kabylie.
Le président du MAK a tenu par ailleurs à lancer un message de fraternité et d’union aux familles des révolutionnaires kabyles de la guerre contre la France en réaffirmant le « grand respect » qu’il a toujours nourri à leur égard, parce qu’en Kabylie, « il n’y a pas une seule famille qui ne compte pas de maquisard ou de martyrs ».

La Kabylie a payé un très lourd tribut durant la guerre d’Algérie contre le colonialisme français mais ce n’était pas pour livrer ses enfants à un autre colonialisme. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si le colonialisme arabo-islamique, prenant le relais du colonialisme français, a fait emprisonner et torturer les enfants de martyrs et de maquisard kabyles, à commencer par Ferhat Mehenni, Nordine Ait Hamouda, Nacer Babouche, Arezki Ait-Larbi et beaucoup d’autres…

Demain 20 avril 2016, le pouvoir colonial algérien qui vise à arabiser la Kabylie en aura pour ses frais: la kabylie va encore une fois lui démontrer qu’un peuple épris de liberté ne pourra jamais être dompté, ni encore moins "assimilé" par ses ennemis.

cdb/zp,
SIWEL 191105 AVR 16

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