Aït Menguellet défend le MAK et le droit des souverainistes kabyles de mener leur combat

POLITIQUE (SIWEL) — Dans un entretien accordé au journal « La Dépêche de Kabylie », Aït Menguellet a refusé de condamner le MAK, malgré l’insistance du journaliste.

Mieux, le digne fils d’Ighil Abwamas a défendu le droit à l’expression du mouvement souverainiste. A la question biaisée du journaliste : « le MAK se dit la seule voix légitime des Kabyles, qu’en pensez-vous ? », Ait Menguellet a eu la réponse suivante : « Là j’userai de cette citation : Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire. Il est vrai que je n’adhère pas à ces idées. Je ne fais pas de politique, comme il n’y a pas de parti idéal. Il faut prendre ce qui est bon de chacun, faire une sélection. Mais je suis pour les libertés et que chacun assume et prenne ses responsabilités, je ne me suis érigé ennemi de qui que ce soit. Je dénonce les injustices quand elles se montrent, mais je ne peux interdire à quelqu’un de s’exprimer, ça serait renier mon propre combat. »

Il est intéressant de relever cette prise de position de Lounis tant elle est révélatrice d’une prise de conscience nationale kabyle. Le reste de l’entretien est tout aussi important dans la mesure où les réponses font écho aux problématiques soulevées par le MAK-Anavad. A une question sur la période Boumediene et la chanson engagée, le ciseleur des mots a cette réponse lourde de sens : « Chanter engagé, c’était un concours de circonstances. J’ai toujours dit que je n’aimais pas faire de la politique. Pas la politique partisane en tout cas. Je n’appartiens à aucun parti, mais je suis conscient que je fais de la politique au quotidien ! Cette politique là, c’est la vie. » C’est la meilleure preuve que pour un Kabyle conscient, vivre est un combat, une bataille pour la survie d’un peuple, d’une langue, une culture, une façon d’être dans le monde.

C’est aussi là le sens profond de l’engagement tout naturel d’Ait Menguellet, qui est resté lui-même malgré le poids dans ans et des pressions de toutes sortes.

Et d’ajouter : « Ma seule position tranchée c’est qu’on ne m’empêchera jamais d’être ce que je suis, parler ma langue et aimer mon histoire, la vraie ! Je ne considère pas cela comme étant politique, c’est un droit inaliénable, celui qui veut l’aliéner je le combattrai de toute mes forces. Personne n’a le droit de m’imposer sa langue, j’ai du respect pour toutes les langues, je suis pour le multiculturalisme, la diversité et les échanges entre les peuples, mais qu’on ne me renie pas. »

Concernant la reconnaissance assez tardive et suspecte de Mouloud Mammeri, l’avis d’Aït Menguellet est tranchant : « S’il n’est pas reconnu, c’est que la colonisation n’est pas finie ! Le contraire aurait paru normal au temps de la colonisation. » Le mot est prononcé. « Colonisation ». Ce que ne cesse de dénoncer le MAK. Quand on sait que l’hommage « officiel » rendu à Mouloud Mammeri remonte à moins d’une année, il faut bien admettre que « la colonisation n’est pas finie ». Ce qui légitime amplement le combat des kabyles souverainistes. Merci Aït Menguellet.

Akli Ameziane
SIWEL 021913 Jun 17 UTC

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