DIASPORA (SIWEL) — Ainsi donc, Hocine Aït Ahmed sera inhumé avec l’hommage officiel des charognards et sa dépouille servira de cheval de Troie aux assassins de kabyles pour poser pied sur les monts de Fadma N’Soumer. Merci, FFS, grâce à qui la damnation se prolonge.

 

Derrière chaque grand homme il y a une cause mais il y a aussi des traitres. Galvanisés par la haine du Kabyle, des supporter oranais, sétifiens -sans doute, d’autres encore- c’est à dire des algériens, perturbent la minute de silence à la mémoire de Hocine Ait Ahmed au cri de "Palestine chouhada". Bien saisir l’assimilation du Kabyle au juif et par extension de la Kabylie à l’Etat d’Israël, sachant que pour les arabes le sang versé du juif est une sainte passerelle vers le paradis !

Sans être dupe de rien, il appartient au gouvernement d’Alger de dénoncer et condamner ces dépassements mais nul ne peut, dirions-nous, se prévaloir de sa propre turpitude sauf le vendu kabyle qui fait de l’indignité un haut fait d’arme. L’exemple nous vient –malencontreusement pour la mémoire de Hocine Aït Ahmed- d’un cadre du FFS, le sieur Chafaa Bouaiche. Il contourne l’expression raciste des supporters oranais pour l’expliquer auguste et honorable, séante et prestigieuse à la mémoire de son chef défunt. Là aussi, aucun autre cadre du FFS n’a manifesté son indignation ni s’est démarqué des propos de leur élu. Député cul cendreux parmi ses pairs, vibrionnant quelques fois comme un diable dans le bénitier quand le régime algérien est acculé par la résistance Kabyle ; il s’empresse de repartir batifoler dans le terrain des luttes comme si l’ennemi réclamait sa présence de toute urgence. Il a des abeilles dans le cerveau sinon il aurait compris qu’aux yeux de Saïd Bouteflika et du DRS, il n’est qu’un élément des abattis de canailles kabyles qui leur ont fait allégeance.

La haine de l’Algérien envers le Kabyle n’est pas subite ni fortuite. Passons sur la période anti-berbériste de 1949, de 1963, où les kabyles étaient devenus des contre-révolutionnaires, alors qu’en 1954, parmi les 1200 premiers maquisards, 800 étaient de Kabylie. En 1980, ils avaient "brulé le Coran" et lors de la marche historique de juin 2001, la télévision algérienne diffusait des témoignages des contre-manifestants protégés pas la police et qui exprimaient par des propos vulgaires et vexatoires leur rejet de tout ce qui est kabyle avec un gros plan sur une tête de chenapan, bavant et vociférant "Les kabyles sont des juifs et des bâtards, si j’avais la force et les moyens, je les exterminerais tous", devant Ammi Ahmed, le tristement célèbre commandant de la DGSN, qui lui répliquait la mine défaite : alors, aidez-nous, SVP ". No comment.

Aït Ahmed décède, le GPK et le MAK réagissent honorablement et immédiatement après en décrétant trois jours de deuil et Bouteflika signe d’une manière urgentiste, la main forcée… par Ferhat Mehenni, huit jours sans aucun argumentaire au départ découvrant ainsi une surenchère inouïe qui sera suivie par l’hypocrisie des autres politiques façonniers du verbe haut et du bluff permanent. Les ennemis de Hocine Aït Ahmed se résolvent dans des sympathies panégyriques à sa mémoire d’un artifice de style si fort à faire rougir l’intégrité.

S’ensuit les larmes froides des renégats et spoliateurs de l’indépendance de l’Algérie, ils pleurent et se réclament tous héritiers de son combat, de ses idées et de ses souhaits politiques, FLN, RND, PT, Baathistes, islamistes et autres personnalités dérivatives qui ont toujours fait vœu de détourner l’opinion de ses préoccupations politiques essentielles.

Grand Dieu, même le MALG, capet barbare des barbouzes, sponsors scrofuleux des entraves et pourvoyeurs des bourreaux dont les rejetons ont maintes fois tenté de l’assassiner ! Même Hadad, fils naturel du système et produit de vente du régime algérien dont il est l’entremetteur financièrement intelligent. Même Ouyahia qui œuvrait afin de le déchoir de sa nationalité, une nationalité dont il a été pourtant l’un des pères fondateurs.

Qui était donc Aït Ahmed si chacun des clans protagonistes du drame se revendique de son aura et se réclame héritier de son combat ? Les berbéristes autonomistes qui n’ont jamais été militants ni sympathisants de ses idées et qui lui ont toujours reproché son adhésion au profile d’une Algérie appendice du moyen orient font la mine d’un orphelin désespéré devant la dépouille du père.

Il est vrai qu’en termes d’éthique, de démocratie et des hautes vertus des droits de l’homme, Hocine Aït Ahmed a été maitre incontesté. Il a été l’os d’un État régi par la passion dévastatrice d’une bande de criminels qui ont fait du terrorisme, de la religion, des viols, des mises à mort, des tortures et des génocides une stratégie d’appui pour domestiquer les peuples amazighs et réduire à néant leur histoire, leurs espoirs et leur liberté. Ils ont fait du crime une banalité qui ne peut ni étonner ni ahurir. Sa disparition est donc une perte pour l’Algérie et l’humanité entière quand bien même, à l’instar d’Abane, Krim et Amirouche, son approche de l’identité amazighe n’a été d’aucun secours pour la Kabylie aujourd’hui.

Aït Ahmed décède et les dirigeants de l’Etat algérien, anciens et nouveaux, s’accordent de le classer parmi les pères du nationalisme algérien. Ce qui est vrai. Mais si le nationalisme de Hocine Aït Ahmed était humain de par son éthique, sa personnalité et de tout son être de civilisé, celui qui domine actuellement en Algérie est autre. Un nationalisme arabe où bout la haine du kabyle a un autre nom : le fascisme. Voilà pourquoi le cri de "Palestine chouhada.

Il est naturel en Algérie qu’un comportement honteux dans l’audace fasse profiter le renégat qui espère en retirer des égards avec l’illusion de s’attribuer les éloges de l’ennemi. M. Chafa Bouaïch, député privilégié dans des orgies de pathos en est un exemple.

Il est naturel aussi, toujours en Algérie, que des trublions crapules s’autoproclament supers citoyens et s’arrogent l’indigne tâche de poursuivre des accusations préfabriqués contre la Kabylie pour plaire au monarque quand celui-ci se cache dans la cheminée car incapable d’affronter une vérité historique. Et c’est pourquoi, la disparition d’Aït Ahmed fait craindre un renforcement du Mak dont le capital d’adhésions accroit de jour en jour.

Les trublions crapules sont capables de bonne mine. Dupés par leur propre duplicité, ils saluent la mémoire de celui envers qui ils jouent une mise en scène dont ils pensent tirer l’usufruit alors qu’ils ne sont que vassaux d’un colonialisme qui dispose de leur félonie pour durer en Kabylie. Ainsi, ils tendent la perche à un site interlope, régi par des privilégiés nés des casquettes militaires, et qui se fait café de commerce où des individus aussi haineux que suspects s’adonnent au commérage suintant la vindicte et l’insulte à l’égard de Ferhat Mehenni. Comme pour les ânes, les hâbleurs papelards à la main croche se frottent l’un à l’autre lorsqu’ils se reconnaissent : "Asinus asinum fricat"

Ces chevaliers d’industrie dans "Algérie patriotique" qui ont bâti leur réussite financière par la ruse criminelle de leurs parents que l’engourdissement des peuples d’Algérie protège encore des tribunaux se font soudain analystes politiques avec la détermination de surpasser leurs pères dans le maléfice, la rumeur, les volte-face répétés et surtout, la rapacité.

C’est triste de faire la bouche en cul de poule dans le seul but d’altérer la compréhension d’une aspiration légitime d’un homme –Ferhat Mehenni- complètement voué à son peuple. C’est simplement pathétique de maugréer sans être forcément crédible et audible aux yeux de celui-là même qui menace la sérénité de l’ancien clan militaire quand bien même on passe à ses pieds la brosse à reluire.

Aït Ahmed décède et sa mort, loin d’éteindre la voix kabyle du Mak, au contraire, elle lui donne du pep. Et, les services de l’Etat algériens s’agitent et se préparent dans l’urgence et le désordre avec abus de position dominante : arrestation arbitraire de Bouaziz Ait Chebib et l’instruction à la police politique d’actionner des larbins en free-lance pour préparer la répression en Kabylie.

Nous devons saluer le vœu Hocine Aït Ahmed de reposer enfin dans sa Kabylie natale ; en fin de combat, il a réussi à repousser l’imposture algérienne. En refusant son repos éternel dans le terrain des martyrs au cimetière d’El Alya, il fait désormais de ce cimetière un sépulcre suspect.

À toi, traitre kabyle corvéable à merci, l’histoire nous enseigne qu’aucune machine de chocolat ne dure. Au lieu de te résoudre soubrette des jours ouvrables, adopte au moins une fois le comportement d’un chien, car, après une erreur le chien est honteux, il revient la queue basse, entre les pattes.

Djaffar Benmesbah

SIWEL 302325 DEC 15

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