PARIS-DIASPORA (SIWEL) — Une foule nombreuse a répondu à l’appel du comité de soutien au Dr Fekhar et ses codétenus. La marche a été marquée par la détermination des organisateurs et des participants à ne reculer devant rien pour faire entendre la voix de la liberté et de la justice afin d’alerter l’opinion internationale sur les crimes commis par l’Etat algérien contre le peuple Mzab et exiger la libération immédiate des détenus politiques mozabites qui meurent à petit feu dans les geôles du régime algérien.

M.Hadj Beladis, un autre mozabite et soutien du comité qui s’est déplacé de Dunkerque, a expliqué à l’assistance, avec une grande émotion dans la voix et dans les yeux, le sort de Ghardaïa sous l’encerclement militaire algérien : « l’action que vous avez menée, mes frères, est une bouffée d’oxygène que les Mozabite n’oublieront jamais… »

 

Les manifestants se sont amassés progressivement sur l’esplanade Richard Lenoir. Les banderoles ont été immédiatement disposées d’après le schéma que les membres du comité voulaient imprimer à la marche. Une atmosphère de discipline a tinté d’entrée cette manifestation. Le convoi s’est ébranlé à 15 h, de la Bastille vers la place de la République. Le couac qui consistait en la panne du générateur électrique semblait sonner le glas de cette manif en la plombant d’emblée. Cela a, tout compte fait, était un atout pour la suite. Effectivement, les marcheurs ont donné de la voix, ont sauté et ont fait danser leurs étandards colorés. Les terrasses des cafés, les trottoirs avec leurs badauds ont été réactifs. D’où l’importance d’une marche ! Cette dernière, a le mérite d’apporter la nouvelle au fil de son passage.

Les personnes touchées par l’information sont, ainsi, plus importantes en nombre que si c’était un rassemblement statique. Le mouvement en lui même est évocateur. Il est inutile de rappeler la multi ethnicité de cette marche et de sa pluri-nationalité, sans omettre son caractère apolitique. Il y avait des drapeaux kabyles, chaouis et amazigh pour une même cause. Il y avait aussi des Allemands des Français des Vietnamiens et des Tunisiens, pour ceux qui se sont fait connaitre. L’arrivée à la place de la République a été saluée par un nombre important de personnes et on a vu d’autres s’y joindre en fin de parcours.

Avant la dispersion les membres du comité sont montés sur l’estrade pour des prises de paroles. Ce fut Celles des Mozabites par le biais de Mohamed Boudebouz qui a retracé à l’assistance le topo des arrestations arbitraires depuis l’avant veille jusqu’au décès de Mr Bencheikh il y a une semaine.

Le président du réseau anavad, M. Ahmed Haddag n’a pas omis de parler des assassinats de kabyles par l’armée algérienne pour faire le parallèle avec les turies du Mzab. Fut tout aussi remarquée, l’intervention de la chanteuse allemande, Uli Rohde : " Entre aller faire la fête au parc Floral j’ai préféré venir soutenir le Dr Fekhar. Et je demande pardon aux Imazighen car l’Allemagne vend des armes à la dictature Algérienne." Firman Lalili, membre du comité, a insisté sur l’intérêt d’interpeler les instances internationales dans le but de stopper toute autre action qui serait dans les grilles du programme de l’État Algérien et qui verrait les militants kabyles subir le même traitement que Le dr Fekhar et ses codétenus. Le rappel "amazighiste" de l’action fut celui de Yella Houha, membre du comité et a dit aussi : " Kamal Edine Fekhar est un homme politique autonomiste, c’est cela qui a pesé dans son incarcération car c’est vu comme une division…

M.Hadj Beladis, un autre mozabite et soutien du comité qui s’est déplacé de Dunkerque, a expliqué à l’assistance, avec une grande émotion dans la voix et dans les yeux, le sort de Ghardaïa sous l’encerclement militaire algérien : "l’action que vous avez menée, mes frères, est une bouffée d’oxygène que les Mozabite n’oublieront jamais…"

Yacine Cheraiou, président du comité, a clôturé dans une longue intervention dans laquelle il a commencé par remercier tous ceux qui ont pris conscience de l’importance de la mobilisation et qui sont venus le montrer en faisant de cette journée une réussite. Il va sans dire que si les commentaires ont placé sur un piédestal cette mobilisation il n’en demeure pas moins que des cadavres jonchent le parterre. Des personnes et personnalités ont manqué à l’appel. Certaines d’entre elles connaissent de près et physiquement Kamel Eddine Fekhar.

Les appels de dernière minute pour désistement pour maladie et ou affaires importantes, ont plu sur les membres du comité. C’est ce qui a fait dire ceci dans un commentaire, à Nadia A, membre très actif dans le comité : " Je n’ai jamais vu un dimanche comme aujourd’hui où tout le monde avait un rendez-vous de dernière minute. Où toutes sortes de maladies et ou fatigue subite ont cloué au lit un bon nombre de personnes. D’ailleurs j’espère qu’ils vont tous mieux.
Fort heureusement certaines personnes ont échappé à ces fléaux et ont répondu présent à la marche de cet après-midi. Merci à ceux qui étaient là. Tout s’est très bien passé dans l’union et la fraternité. " On pense immédiatement aux voix, rares mais existantes qui veulent qu’un bon kabyle ne vienne pas en aide aux mozabites car ces derniers n’ont pas bougé pour la Kabylie en 2001 lors du printemps noir.

Il est à rappeler que la Kabylie n’a jamais monnayé son humanité. En 1867, rapporté par Letourneau et Haneteaux les deux militaires français, la Kabylie a sauvé d’une mort certaine 12 000 âmes, non kabyles; suite à une famine. C’est cela, aussi, taqvaylit. Et c’est grâce à cette dernière que la Kabylie est encore debout. Que dire quand l’homme à terre est un amazigh ! C’est, bien entendu devenue une tradition étonnante que les médias dits démocratiques et libres soient indifférents et absents de ce genre d’éventements. Mais quand il s’agit d’une télévision dite Berbère, par dessus le marché, cela pose des questions.

fl,
SIWEL 2100807 SEP 15

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