CULTURE (SIWEL) — Des appels sont lancés continuellement sur les réseaux sociaux sur une cause où une autre. Les uns font flop et d’autres se retrouvent au top. Celui de « Adlis n Yennayer » est au top. Initié lors de Yennayer 2966-2016, cet événement a pris de l’ampleur cette année. Le concept est simple : « A l’occasion de Yennayer j’achète un ou plusieurs livres en langue kabyle ».

 

D’aucuns vont dire : « les livres en kabyle, il faut les acheter toute l’année pas que le jour de Yennayer ». Certes, mais, souvent, ceux-là même qui disent cela n’en achètent jamais.
Parce qu’ils sont pragmatiques et veulent sortir Yennayer des festivités folkloriques de l’Etat algérien, des militants souverainistes ont adhéré massivement à cette initiative :

« Même avec le travail épuisant que la marche d’aujourd’hui nous a coûté, nous marquons notre action d’achat d’un livre écrit en langue Kabyle » a déclaré Lazhar Bessadi.

Pour Mouloud Hamrani qui, après une prise de parole remarquée, lors du rassemblement qui a suivi la marche de Tizi Wezzu : « même si la violence policière était atroce aujourd’hui, elle ne nous a pas détournée de notre devoir, taqvaylit uqvel kullec »

Lynda At Maamar a, quant à elle, assuré qu’elle a dû parcourir toute la ville de Saint-Etienne (en France) pour trouver deux livres en kabyle.
« Uγeγ-d adlis (amawal) n Teqbaylit, γas wamma kkiγ-d akk Saint-Etienne daya kan i d-ufiγ »

Slimane Kadi, qui a dû déjouer plusieurs agents de la sécurité coloniale pour atteindre la marche à laquelle il a pris part à Tizi Wezzu, a assuré qu’il a répondu à l’appel : « Amaken id-nessawel iwaken yal aqvayli anda ma yella ad yeɣ adlis s teqvaylit, assa nek arriɣ-d i tiɣri »

Nasim At Ḥemmu, parti d’Illilten pour marcher, a également indiqué sur les réseaux sociaux sont adhésion « Ha-t-an tekkiɣ di tmesbanit n wedlis s teqbaylit ilmend n Yennayer 2967 »

Pour Walid Tighzert, qui était, lui, à la marche de Vgayet : « le moindre hommage qu’on peut rendre à un auteur, c’est de lire son oeuvre, notamment un livre kabyle. Il est de notre devoir, nous les kabyles de valoriser notre langue »

Pour l’initiateur de ce concept, Akli Muhubi de Tizi n Berber, qui nous a appris que cette action a été initiée déjà l’année passée, nous a expliqué que c’est tout simplement parce qu’il aime cette langue qu’il y a pensé, spontanément. Tout en précisant, modestement, que d’autres l’ont aidé et que le même concept est repris par d’autres un peu partout. N’est-ce pas le but?

nbb
SIWEL 131945 JAN 17

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