ABDELMADJID LA GAFFE !

KABYLIE (SIWEL) — Polichinelle surgi de la boîte à surprise de l’armée, Tebboune, le nouveau maître à gaffer de la Casa El-Mouradia, vient de traduire sans ambages l’intention de son employeur de continuer à gouverner sans partage.  

Acculé à tomber le masque par un zéro vote en Kabylie et un taux de participation ridiculement bas aux législatives du 12 juin, comme d’ailleurs des deux autres élections précédentes, le mauvais génie de Tebboune est sorti de sa lampe à pétrole dévalué pour pousser sa marionnette à mettre de nouveau les pieds dans les plats. Décidément Tebboune est incorrigible à cet exercice.

« Le taux de participation ne m’intéresse pas » a-t-il déclaré, suffisant et péremptoire, à l’adresse de quarante millions de personnes. Sans surprise, Tebboune en dictateur sans l’envergure qui va avec, a balayé d’une pichenette le moindre espoir de voir un jour sortir de sa bouche une phrase sensée. Il se voit même, dans son for intérieur, sur la tourelle d’un T34 soviétique, avec son sceptre de conquérant, béni avec une Roquia de Bengrina, menant l’assaut contre ses empêcheurs de tourner en rond que sont les kabyles. En avant toutes dans l’abîme arabo-islamique ! 

Sa déclaration a sonné comme la confirmation d’une menace somme toute logique et prévisible de la part du porte-voix d’une ANP hyper politisée qui n’arrive plus à dissimuler son omniprésence et sa mainmise absolue sur la vie politique algérienne. Les petits bois ne cachent plus l’ogre militaire.  

Tebboune semble approprié pour assumer la déconfiture du régime à ces législatives du 12 juin 2021 dont la tenue reste de pure forme. Avec sa face de cuir tanné, le régime a trouvé son homme des basses besognes. Sans gêne et sans remords, Tebboune s’en va planter le décor d’une nouvelle Algérie pire que toutes celles qui l’ont précédée tout en s’appropriant la fronde hirakistes qu’il espère normaliser. D’aucuns voient déjà dans l’ère Bouteflika un moindre mal, combien même à nos yeux, il n’en y en pas un pour racheter l’autre. 

En effet, le sens lourd de sa déclaration suffit à entrevoir la menace d’une gestion sanglante de la vache à lait algérienne au fil des baïonnettes et des bruits de bottes. Avec l’air de dire « Je m’en fous du taux de participation. Je fais ce que je veux. Je suis le boss ! »  

Ne soyons donc pas surpris s’il va jusqu’à faire sortir l’armée dans la rue comme en 1980 en Kabylie, car en termes d’alternative, le régime n’en a plus aucune. Il s’est enfermé lui-même dans son impasse répressive et ne compte plus que sur le passage en force avec la bénédiction traditionnelle de Paris et d’Abou Dhabi.  

Du coup, c’est surtout la Kabylie dont l’irrédentisme lui reste au travers de la gorge qui risque de pâtir de cette potentielle prise en main directe des affaires de la cité par l’armée.

Un tel dérapage serait une porte ouverte à la mise en pratique à grande échelle de la politique du Zéro kabyle consacrée par un congrès officiel à Mostaganem à l’été 2019. 

Une solution finale donc à l’algérienne, mise en place contre une Kabylie qui campe depuis vingt ans sur ses positions indépendantistes récemment renforcées par un arsenal institutionnel à même de prendre le relais de la gouvernance du pays kabyle sur le terrain dès les premières heures du transfert des pouvoirs auxquels Tebboune et Changriha feraient mieux de se résoudre dans les meilleurs délais.  

Dans les faits, la Kabylie est, depuis ce 12 juin 2021, plus que jamais en marge de tous les processus de ravaudage politique entrepris par la junte militaire. Cependant, dans leur cécité proverbiale, les gros bedons de l’armée pleins de la soupe détournée des troufions poursuivent leur entêtement en espérant trouver l’habillage civil adéquat à leur entreprise de détournement des fonds publics.  

La nouvelle Algérie de Tebboune n’a donc cure de la légitimité populaire. Elle se moque des intérêts des populations, de leurs besoins légitimes en éducation, en santé, en emploi, en logement. Elle se gausse de la dignité et de de la justice qu’elle n’hésite pas à faire piétiner par des tribunaux d’exception, spécialistes des dossiers vides et des accusations fallacieuses, surtout contre les indépendantistes et hirakistes kabyles coupables du délit de Kabylité.  

Tebboune et Chengriha promettent de continuer de plus belle à « changriher », à saigner, à « tebbouner » à bonimenter à longueur d’apparitions télévisées, de complots mal fagotés et d’accusations de terrorisme imaginaires et décousues contre le MAK et ses militants.   

Qu’on se le tienne pour dit. Tebboune et Chengriha ont bel et bien l’intention de gouverner sans légitimité envers et contre tous.  

Le 14 juin 2021, anniversaire de la grande marche du peuple kabyle sur Alger, la Kabylie est de facto indépendante. Les députés de la honte qui ont vendu leur âme aux démons Tebboune et Chengriha ne représentent que leurs insignifiantes personnes et les 3 trois chats qui les ont élus.  

La Kabylie demeure pacifique, mais attend tous ces énergumènes de pied ferme ! 

Dont Acte ! 

Moh@slimane 
SIWEL 210913 MAI 21