BOUZEGUENE (SIWEL) — Bouhas Menouar dit Mazigh, parti spécialement en Kabylie pour participer au 3e Congrès du MAK, n’a pa pû se rendre à At Zellal, il a été « cueilli » à un barrage à la sortie de Bouzeguène où il a subi une arrestation pour le moins musclée et a passé la journée dans le commissariat de police.

Mazigh nous a transmis le compte-rendu de sa journée passée avec la police coloniale algérienne, faute d’avoir pu la passer avec ses camarades congressistes.

 

Le 26 février 2016 à 7h30, je suis sorti de chez moi pour me rendre à At Zellal. A 1 km du chef-lieu de Bouzeguène, je me suis fait arrêter à un barrage de la police coloniale algérienne pour un soi-disant contrôle de" routine". Par malchance, j’avais oublié chez moi les papiers du véhicule que je conduisais. Le policier qui se chargeait du contrôle s’est interrogé sur le fait de conduire un véhicule sans papiers à bord. Je lui ai répliqué que je vais solliciter un proche, par téléphone, afin de les ramener mais on ne m’en a pas laissé le temps. Entre temps, 3 autres policiers arrivent, et m’ont demandé de descendre du véhicule et ont procédé par la suite à une fouille exhaustive du véhicule.

Une fois la fouille terminée, les 4 policiers sont revenus à la charge en me demandant de leur donner mes deux téléphones portables. J’ai refusé de leur remettre mes deux téléphones. Et devant ce refus, ils ont procédé aussitôt à la confiscation des téléphones et à une arrestation musclée qui a provoqué mon évanouissement.

Quelques minutes plus tard, une ambulance de la protection civile arrive et m’a transporté à la polyclinique de LOUDHA sise à 4 km du chef-lieu de Bouzeguène. Ce même établissement de santé est surnommé « LA MORGUE » par les habitants de Bouzeguene des suites de l’absence de moyens matériels et humains. Après avoir été soumis aux examens habituels (tension, diabète, ..), la police m’a embarqué au commissariat de Bouzeguene où j’ai espéré juste signer un PV de non détention de documents de véhicule et repartir aussitôt pour récupérer les papiers du véhicule oubliés et rejoindre le congrès.

Une fois sur place, j’ai vite déchanté en apprenant que la police allait m’amener à l’hôpital d’Azzazga pour établir un soi- disant certificat médical. Je leur ai demandé pourquoi m’emmener si loin alors que la polyclinique de Bouzeguène délivre ce genre de document. Ils m’ont répliqué que ce n’est pas à moi de décider et là j’ai compris que la police a reçu une instruction pour m’empêcher de me rendre au 3ème congrès du MAK.

Ensuite, ils m’ont fait monter de force à l’intérieur de l’ambulance pour repartir sur l’hôpital d’AZAZGA. Allongé sur un brancard, durant le trajet, j’ai vite compris pourquoi 80% des patients transportés dans cette ambulance agonisent avant même d’arriver à destination (le bruit engendré par les équipements de l’ambulance, l’état catastrophique de la chaussée et la distance jusqu’à l’hôpital…).

Une fois sur place, j’avais terriblement mal à la tête. J’ai ensuite demandé au médecin urgentiste d’être examiné en l’absence de la police. Je tiens d’ailleurs à remercier ce dernier qui a ordonné aux policiers de sortir de la salle d’examen. Une fois les examens terminés et le fameux certificat médical établi, la police m’a emmené une nouvelle fois au commissariat de Bouzeguène et j’y suis resté de 13h00 jusqu’à 16h00 qui correspond à la clôture du 3ème congrès du MAK. Durant toute l’arrestation j’ai refusé de communiquer en arabe.

J’ai signé le PV concernant l’absence de papiers du véhicule et c’est tout. Ils ne m’ont restitué mes deux téléphone qu’à la fin, et donc, de fait je n’ai pas pu avertir mes camarades de ma détention au commissariat de Bouzeguène durant toute la tenue du Congrès

Propos recueillis par Siwel

SIWEL 290020 FEV 16

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