Interdire des conférences et des manifestations culturelles en Kabylie, c’est du colonialisme

CHRONIQUE (SIWEL) — Deux conférences que devaient animer Kamel Daoud et Karim Akouche, prévues le 18 mars et le 25 mars, ont été annulées à Bouzeguene par le chef de daira de Bouzeguene. Toutes les issues sont fermées par ce bureaucrate, agent du pouvoir algérien.

La daira de Bouzeguene est un goulag et ses responsables ne sont que des fonctionnaires staliniens. Ils veulent tout contrôler à l’image du régime algérien fébrile et ombrageux.

Le café littéraire de Bouzeguene dérange beaucoup avec le succès grandissant de ses rencontres littéraires. La daïra a décidé de réagir et frapper gros : annuler et interdire les rencontres littéraires.

Pour rappel, l’association culturelle Tiɛwinin, organisatrice de ces rencontres littéraires, demande une autorisation en avisant d’abord l’APC de Bouzeguene puis la daira de Bouzeguene avant d’avoir l’accord final auprès de la DRAG de Tizi-Ouzou. Mais cette fois-ci, les « plantons » de la daira de Bouzeguene sortent leurs griffes en prétextant que des travaux de rénovation de peinture se feront dans l’enceinte du centre culturel de Bouzeguene.

L’association opte finalement pour la maison de jeunes de Bouzeguene. Même scénario, même ton, un cafouillage entre la direction de la jeunesse et des sports de Tizi-Ouzou et la daira de Bouzeguene. Un climat d’incertitude et d’ambiguïté règne autour de ces conférences. Une autre solution s’impose, le centre culturel de Wizgan. Comme le comité de village de Wizgan est de connivence avec toutes ces institutions, il oppose un niet catégorique à la tenue de ces conférences.

La campagne électorale va bientôt démarrer avec le démarrage de la foire aux promesses et des candidats martiens, qui ne connaissent même pas la région, vont défiler un soir avec une démagogie inouïe. Depuis toujours, le centre culturel de Bouzeguene est dans un état lamentable. Les membres de l’association culturelle Tiɛwinin qui nettoient la grande salle avant la conférence se retrouvent dans une situation donquichottesque. La structure est une coquille vide, sans responsable, sans animateurs culturels, laissée à l’abondant par les autorités locales.

L’association culturelle Tiewinin veut animer, mais les obstacles sont nombreux. Kamal Daoud et Karim Akouche sont les invités du café littéraire de Bouzeguene à la fin du mois de mars, mais le chef de daira et ses vassaux ne veulent pas du café littéraire et décident de ne pas leur accorder une autorisation pour que ces conférences ne puissent pas avoir lieu.

Leur attitude est méprisante, écœurante, vile. Ils veulent supprimer ce café littéraire, ils veulent aussi des conférences sur des thèmes aberrants, débiles, frôlant l’abrutissement en les retranchant dans leur forteresse avec un public qui applaudit à chaque boutade. Ils veulent réduire au silence la culture et les hommes de culture. Ce sont des ennemis de la culture. Ils auraient mérité la ciguë pour corruption de jeunesse.

C’est du colonialisme, interdire des manifestations culturelles, réduire les libertés individuelles et la liberté d’expression, annihiler la culture et les hommes de culture au silence est un crime. Le régime algérien est désormais un régime autoritaire, dictatorial, à classer parmi les pays les plus renfermés du monde telles la Corée du Nord et la guinée Équatoriale.

Les forces vives et progressistes doivent agir pour que ces pratiques archaïques disparaissent avec un régime et un gouvernement obsolète, manichéen et tyrannique. Le silence d’un peuple est plus effrayant que sa colère.

A.M
SIWEL 171205 Mar 17

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