20 Avril : Communiqué du Ministre de la Langue et de la Culture kabyles
ANAVAD AQVAYLI UΣḌIL
GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE
PROVISIONAL GOVERNMENT OF KABYLIA
MINISTÈRE DE LA LANGUE ET DE LA CULTURE KABYLES

COMMUNIQUE

Le 10 mars 1980, les sbires de la wilaya de Tizi-Ouzou, sur ordre de la régence turkoïde d’Alger, font annuler une conférence qu’allait donner l’un des plus nobles écrivains que l’Afrique du Nord n’ait jamais enfanté. Refusant cet affront, la Kabylie s’est alors soulevée comme un seul corps, défiant l’un des régimes les plus oppresseurs et les plus impitoyables de la planète. Le summum de cette révolte fut atteint lorsque toute la Kabylie est descendue dans la rue, donnant naissance à un printemps historique, connu depuis sous le nom de Tafsut Imazighen.

Le 18 avril 2001, Massinissa Guermah, un jeune lycéen à la fleur de l’âge paie de sa vie les frais des coups tordus des clans du régime incompétent et dictatorial d’Alger. Ajoutant l’insulte à l’injure, le chef de la police, baptisé ministre de l’intérieur, le tristement célèbre Yazid Zerhouni, traite le jeune Massinissa de voyou avant même que le corps de celui-ci n’ait refroidi, au lieu de déclencher une enquête pour juger les criminels qui ont ravi à la vie et à sa famille le jeune Massinissa. Refusant encore une fois l’affront et l’humiliation, la jeunesse kabyle a accepté de se sacrifier en affrontant, torse nu, les balles réelles et explosives de tous les corps institués de l’insécurité du pouvoir dictatorial et maffieux algérien. Le bilan n’a rien à envier à celui des régimes coloniaux : 127 jeunes vies sont fauchées et des centaines sont mutilées à vie. Ce triste événement est connu depuis sous le nom de Tafsut Taverkant (le Printemps noir). À ce jour, aucune condamnation, aucune demande de pardon n’a émané du pouvoir colonial algérien comme si les jeunes vies fauchées et mutilées ne sont pas des vies humaines.

Ce pouvoir honni et vomi par la population kabyle va encore récidiver à plusieurs reprises en lâchant des meutes de véritables chiens enragés, érigés en policiers, soutenus par ses baltagas et ses terroristes amnistiés et recyclés.

Dans tous les cas susmentionnés, les vidéos et les images des événements restent encore aujourd’hui insoutenables.  

Trente-sept ans après le Printemps amazigh et seize ans après le Printemps noir, le régime colonial d’Alger est resté fidèle à lui-même, avec son lot de sbires multipliés à tous les niveaux, des bachaghas, baptisés chefs de wilaya, aux sous-bachaghas, baptisés chefs de daïras, faisant annuler des conférences par séries en Kabylie, pour peu que la thématique porte sur la Kabylie.

Pendant ce temps, la Kabylie assiste impuissamment au déclin de sa langue et à l’amenuisement de ses valeurs culturelles et identitaires. C’est ce déclin que l’État colonial algérien tente de structurer et de gérer, avec le concours de ses sous-traitants déguisés en associations de bienfaisance, et la complicité des renégats, connus sous le label « KDS » (Kabyles de service), ayant tronqué leur dignité pour un titre et quelques privilèges. C’est aussi pour structurer le déclin de la langue kabyle que ce pouvoir colonial envisage de créer une académie pour Tamazight, dont les membres comprennent un représentant du ministère de la Défense et un autre du ministère de l’Islamisation, faussement appelé ministère du Culte pour tromper l’opinion publique et internationale.

Alors que la Kabylie se salafise et s’arabise chaque jour un peu plus, alors que le régime algérien est déterminé à éradiquer l’identité de la Kabylie ainsi que sa langue et ses valeurs culturelles, nous entendons quelques voix ici et là nous berner avec l’identité amazighe de toute l’Afrique du nord comme si c’était l’aveugle qui refusait de voir la lumière. Libérons d’abord la Kabylie, et les autres régions suivront.

La Kabylie est sur la bonne voie! Les marches grandioses qui ont eu lieu aujourd’hui 20 avril en Kabylie et le 16 avril à Paris témoignent du crédit et de la confiance des Kabyles en faveur du MAK-Anavad, devenu de ce fait la première force politique en Kabylie. La Kabylie ne quémande plus ses droits, elle est déterminée à les arracher.

Vive la Kabylie libre et indépendante !
Gloire à nos martyrs kabyles !

Karim Achab,
Ministre de la Culture et de la langue kabyle,

SIWEL 210020 AVR 17

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